L'actualité en continu du pays de Brive


Des collégiens entrepreneurs brivistes sélectionnés au national

Ils sont 15 et ce ne sont pas tout à fait des troisièmes comme les autres: ils sont aussi mini-entrepreneurs et transforment au sein de leur collège Notre-Dame des chaussures de sport en trousses. Ils ont décroché trois prix régionaux et leur sélection pour la finale nationale le 8 juin prochain à Paris. Joli parcours d’excellence. Et ils sont radieux et très fiers.

L’atmosphère est des plus affairée dans la salle de classe devenue atelier. Les uns déstructurent méticuleusement des baskettes et les autres cousent. “Ce sont des chaussures de sport non conformes à la vente, elles sont toutes neuves mais elles ont un défaut et elles auraient dû être détruites. On les transforme en trousse pour mettre des crayons, des outils, des clés USB…”, explique Stéphane qui n’avait jusqu’ici jamais manié de machine à coudre.

Lui est responsable des finances au sein de l’entreprise où chacun a sa propre fonction, de l’entrant au sortant. “Enfin, je suis tout seul dans mon service”, relativise-t-il. “Dans une entreprise, il faut s’entraider”, a bien compris le collégien. “J’ai appris beaucoup de choses sur le monde de l’entreprise. On se rend compte que c’est dur de créer une activité, de mettre au point un prototype, un logo… Ça m’a aussi aidé à parler à l’oral… et à coudre.”

Leur projet baptisé RE3 pour “Recycler, retoucher, réutiliser” et qui les tient en haleine depuis le début de l’année scolaire, a remporté trois distinctions régionales le 17 mai dernier au Palais des congrès de Bordeaux: le bronze pour la Relation clients et commerciale, l’Or pour la communication et surtout le prix d’excellence pour le premier collège de Nouvelle-Aquitaine qui leur permet de représenter la Nouvelle-Aquitaine à la finale de Paris.

Seuls 5 d’entre eux iront cette fois défendre leur entreprise dans la capitale. Louka, Lucien, Charlotte, Anaïs et Naëlys se préparent à relever ce nouveau défi. “C’est plus compliqué car il nous faut présenter notre projet en seulement 1 minute 30 au lieu des 5 habituelles. Mais on est très fiers”, se félicite Naëlys qui arbore le tee-shirt au logo de leur entreprise: une trousse surmontant une chaussure.

“Voilà 7 ans que le collège mène cette démarche entrepreneuriale auprès des classes de troisième. Ces 15 élèves ont en fait été sélectionnés sur leur motivation”, précise Sophie Servat, professeur de physique chimie qui encadre le groupe avec sa collègue documentaliste Marie-Dominique Labrousse. Trois chefs d’entreprise ont également accompagné les élèves et deux autres professeurs ont prêté leur talent de couturière. “Nous avons souvent des prix comme l’an dernier celui de l’innovation, mais c’est la première fois que nous allons aussi loin”, se félicite l’enseignante.

L’aventure est bien concrète et nos mini-entrepreneurs qui y consacrent entre deux et quatre heures par semaine, ont dû tout calculer pour “amortir” la démarche. “Fabriquer une trousse nécessite d’une heure à trois heures selon la difficulté. On a calculé qu’il nous fallait vendre neuf trousses pour amortir les 65 euros d’achats de matériel, ciseaux, aiguilles, fil…”, expliquent Louka, Antonin, Joris et Paul. Les deux machines à coudre ont quant à elles prêtées par des parents.

“Nous avons choisi de vendre les trousses 12 euros l’unité par deux biais: le “clic and collect” et le dépôt vente chez notre partenaire Courir qui nous fournit les chaussures et prend une commission.” Ils ont largement dépassé ce quota et engrangent les précommandes. Dix neuf trousses ont déjà été réalisées. Que vont-ils faire de cette manne financière? “Elle va servir à 80% pour un voyage scolaire et nous destinons les 20% restants à deux associations que nous avons retenues: SOS Violences conjugales et Pour nos P’tits gaillards qui s’occupe d’enfants malades.”

Les mini-entrepreneurs solidaires voient même plus loin que le bout de leur année scolaire: “On aimerait que notre idée se poursuive. Aucune entreprise ne veut la reprendre alors on essaie de contacter des ESAT.” En attendant, vous pouvez passer précommande sur le site du collège Notre-Dame. Les élèves ont promis de les honorer dans leurs dernières semaines de cours.

 

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Laisser un commentaire

15 + 2 =