Ils sont en classe de 3e à Cabanis ou à Jean Lurçat. Jamais ils n’étaient montés sur scène et ont pourtant fait la première partie du concert de Sylvain Reverte. Dépassant leur stress, ils se sont succédé pour interpréter leurs chansons, celles qu’ils ont eux-mêmes composées la semaine durant. Et ils ont bluffé leur public par leur fraîcheur, leur enthousiasme et leur sincérité. Bravo les artistes!
Paillettes sur les visages, gros renfort de gel dans les cheveux, tee-shirts assortis ou dépareillés… Filles comme garçons avaient soigné un look faussement décontracté pour ce final aussi craint qu’attendu. En tout, une soixantaine d’élèves répartis en douze groupes, six par collège. “Ils ont passé une semaine à travailler dans des conditions presque professionnelles“, explique en préambule Sylvain Reverte qui les a accompagnés en atelier d’écriture sur ce parcours “extraordinaire” de création avec “des chansons faites dans l’urgence”. Cet atelier était proposé par les Treize arches dans le cadre d’un partenariat avec l’association Voix du Sud de Francis Cabrel (un semblable avait eu lieu l’an dernier avec Daguerre) et l’Education nationale.
Six garçons du collège Jean Lurçat ouvrent le concert avec J’étais violent. Pas facile de se lancer. Dans le noir devant eux se trouvent familles, copains et inconnus. D’abord hésitantes, les voix prennent de l’assurance et les corps se libèrent. L’auteur compositeur les soutient de la voix et de la guitare. Soulagés d’en avoir fini, certains en oublient presque de saluer. Quatre filles prennent le relais.
Version rock ou mélodie, les chansons s’enchaînent sur l’amour, la trahison, l’envie d’évasion… “Ce sont eux les auteurs des chansons”, rappelle l’artiste devant un public bluffé. Dans la salle, les parents n’en reviennent pas de voir ce qu’ont accompli leurs rejetons. “Il y a quelque chose de magique dans ce projet”, commente Sylvain Reverte. Quatre autres garçons déboulent, grimés d’un nez rouge pour interpréter Un clown malgré lui. “Envie de vivre autre chose que ma vie”, chantent d’autres ados. Des textes qui ne manquent ni de poésie ni d’humour.
“On n’est pas prêt d’oublier. C’était super, on aimerait avoir ça toutes les semaines. Mine de rien, on a travaillé, c’est pas si simple de composer”, clame Thomas, batteur à ses heures et qui a accompagné, avec brio, tous les groupes de Cabanis. “C’était une sensation de voler“, avoue Guillaume. L’exercice aura soudé la classe. “Il y a une sorte de bonne humeur entre nous. On a appris à mieux se connaître, on se soutient, chacun connait les chansons des autres.” Les élèves ont d’ailleurs mis une ambiance de feu pour soutenir leurs camarades sur scène. “Le plus dur, ça va être de reprendre les cours normaux lundi”, anticipent-ils.
Place ensuite aux pros. D’abord, avec Lily Justine et ses chansons piano-voix, son univers intimiste, plein d’humour et de tendresse. Et Sylvain Reverte en habit de scène noir, accompagné par François De Castro, pour un final mêlant des influences rock, folk, punk sur des textes ciselés. “Oui maman, je sais que tu es là. Non, les chansons ne sont pas drôles”, s’amuse l’Agenais qui a entamé sa tournée. Une soirée très, très sympa.
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