Les jeunes et la télé, c’est une histoire d’amour qui dure depuis toujours. Pour éviter qu’elle ne se termine mal, une éducation à l’image est aujourd’hui nécessaire. L’association Savoir au présent a pris ce sujet à bras le corps au travers de son programme Télémaques, auquel le lycée Cabanis participe depuis maintenant 3 ans.
En termes d’éducation à l’image, un simple cours n’aurait pas suffit. Que serait-il resté de la “leçon” au moment de saisir la télécommande ? Peu de chose sans doute. C’est fort de cette conviction que l’association Savoir au présent agit en faveur de l’éducation à l’image par le biais de son programme Télémaques.
Il y a quelques mois de cela, les enseignantes Nathalie Marchou et Emmanuelle Coulondre sont montées pour la troisième année consécutive à Paris à la rencontre de réalisateurs mais surtout pour choisir parmi une liste de documentaires celui sur lequel leurs élèves travailleraient. “Cela constitue une ouverture culturelle passionnante à la fois pour nous professeurs mais aussi, par ricochets, pour nos élèves”, commente Nathalie Marchou. “Il est nécessaire d’ouvrir les élèves à une lecture de l’image moins traditionnelle.”
Hier après-midi, les élèves de BTS conception des produits industriels et industrialisation des produits mécaniques ont pu échanger avec Fred Hissbach, réalisateur du documentaire choisi, mais aussi journaliste et bientôt présentateur sur France 5 d’une nouvelle émission “Visa pour l’aventure”. Fred Hissbach a réalisé ce documentaire choc qui a fait trembler l’armée: C’est pas le pied la guerre, diffusé dans l’émission de France 2 “Infrarouge”. L’échange libre et constructif entre les jeunes et le réalisateur a porté sur la forme et la portée de ce documentaire et des questions autour de la conception, de la réalisation et du financement ont été posées. “L’éducation à l’image passe par une distanciation avec l’écran. Ce genre de programme permet de rappeler que derrière le documentaire, il y a des gens, de l’argent, les difficultés de filmer et plus globalement, la résistance de la réalité: il faut trouver un producteur, convaincre une chaîne”, commente Lise Didier-Moulonguet, secrétaire générale de l’association Savoir au présent.
Pas facile d’ordinaire. Pour Fred Hissbach néanmoins, la résistance a été faible compte tenu de la qualité des documents qu’il avait en sa possession. “C’est à l’occasion d’une mission en Afghanistan que j’ai rencontré ces deux militaires Maxime et Tony. De fil en aiguille, on a sympathisé et ils ont accepté de témoigner de ce qu’ils y avaient vécu mais aussi de me confier 100 heures d’images qu’ils avaient prises à l’insu de leur hiérarchie.” Un documentaire choc qui dévoile la guerre telle qu’on ne la voit d’ordinaire jamais. Un support de choix, filmé façon télé réalité, qui ouvre aux jeunes la voie d’un regard plus aiguisé.