Cet après-midi, les jeunes des quartiers ont donné leurs premiers coups de bombe sur les panneaux qui entourent le théâtre municipal en cours de rénovation. Une fresque multicolore sur 124 mètres réalisée sous la houlette de Senzo, le graffeur briviste, et à laquelle participeront aussi d’autres jeunes de Rivet, de la Providence et du Conseil municipal des jeunes.
Les passants s’arrêtent, interpellés par cette agitation inhabituelle. “Génial”. “Sympa”… La formule plaît chez les jeunes ou beaucoup moins.
Sous un soleil timide qui joue à cache cache avec la pluie, une dizaine de jeunes des centres Jacques Cartier de Tujac et Raoul Dautry des Chapélies ont attaqué ce mercredi après-midi les panneaux en façade du théâtre municipal. La palissade qui fait tout le tour du chantier, a été préparée avec une sous-couche blanche qui se couvre de couleurs pétantes, des larges bandes, jaune, orange, rouge, vert…
“Là, on fait juste les fonds”, explique Senzo. Après, s’ajouteront les graff illustrant la culture dans tous ses états. Mais aussi des personnages, en noir et blanc, spécialité de Senzo: “Il y aura Edith Piaf, Georges Brassens…” Déjà la palissade côté avenue de Paris affiche un portrait de Gad Elmaleh. “Il y aura aussi un portrait de Michel Peyramaure que j’ai eu l’occasion de rencontrer et aussi une phrase qu’il m’a écrite, à moi de l’insérer à ma façon…” Chut! Vous la découvrirez dans Brive magazine du mois de juin.
Tous les mercredis après-midi, une dizaine de jeunes de Tujac et des Chapélies encadrés par leurs animateurs, viendront ainsi graffer sous les directives de Senzo pendant deux heures et demie. Ils ne laisseraient leur place pour rien au monde. Et pourtant, il faudra bien, car il y a beaucoup plus de candidats que de places…
“Chaque centre compte 25 inscrits et ils ont déjà suivi les ateliers animés par Senzo. Alors, ils viendront à tour de rôle”, annonce un éducateur. Et d’autres jours, viendront aussi des jeunes, du CMJ (Conseil municipal des jeunes), de la Providence ou de Rivet. A eux tous, ils couvriront les 124 mètres linéaires, quelque 340m2. Il ne faudra pas moins de 800 bombes pour en arriver à bout. Malgré une petite interruption pendant les foires franches, la fresque devrait être achevée fin juin-début juillet.
“Ça nous permet de nous exprimer“, sourient Cécilia, 13 ans et Laura, d’un an son aînée. Bombe en main, elles graffent côte à côte, d’une couleur nette, sans bavure. “Ce qui est bien dans le graff, c’est qu’on dessine ce qu’on pense, comme si on écrivait. Ça nous permet de nous évader. Et puis savoir que les gens vont voir ce qu’on fait, ça nous donne de la fierté.”
L’adjoint au maire Samira Kasri est venue officialiser ce moment. “Même si le théâtre est en travaux, cette fresque est un moyen de continuer à voir la culture, une forme d’art, vivre en ces lieux.”
“Le graffiti, ça m’éclate trop. J’adore”, lance Younes, 16 ans, en posant le masque de pro’ que lui a prêté Senzo et qui lui donne des faux airs de Dark Vador. “J’ai jamais aimé la peinture. Avec une bombe, c’est 20.000 fois mieux qu’avec un pinceau. Et puis, c’est bien, on a un mur d’expression à Tujac.” Et graffer en centre-ville? “Ça fait plaisir: les gens sauront que le graff, ce n’est pas un truc de vandales. Regardez, ce ne sont pas des voyous qui ont fait ça, ce sont des jeunes”, dit-il fièrement en regardant vers ses copains et la fresque qui prend couleur.
Younes a son blase (sa signature): Kiser, avec un “e” en forme de 3 inversé. L’adolescent marche patiemment sur les pas de son maître qui l’a pris sous son aile. “J’ai commencé avec lui. Je le regarde, j’essaie de refaire, il me corrige et j’apprends. J’ai encore du chemin à faire.” Dans le regard du gamin perce un profond respect teinté d’admiration pour celui qui, enfant du quartier, a su devenir, à force de persévérance et de passion, graffeur professionnel et vivre son rêve. “On en vit bien, d’autant que je suis en quelque sorte le seul graffeur attitré de la région.” Senzo fait également partie d’un groupe, une famille de graffeurs réunis par affinité, avec lesquels il réalise des fresques à Londres, Madrid ou ailleurs.
Pour l’heure, Senzo file de gamin en gamin: ici, donne des conseils, là, rattrape une coulure… Heu-reux! “Cela fait bien trois ans que j’essayais de réaliser ce type de projets à Brive.” Il prépare même une belle surprise les 27 et 28 juin prochains avec deux journées graffiti, en faisant venir des potes à lui, des pros comme lui. Un moment à ne pas manquer.
Voir aussi notre précédent article sur “Senzo graffe à Tujac cité”.
salut a l’équip brivemag!, excellent l’article,c’est encore mieux que ce que j’imaginer! les foto sont éxki! tu métonne ya pas meilleur que sylvain pour les toff… merci a marie christine et son coup de plume magique, je répete “magique” et sylvain pour l’amitié et la passion qu’on a en commun.. et les jeunes que j’encadre vous remercie pour votre soutien,
a trés vite pour de nouvelle aventure
brivmag n°1 de l’info
SENZO,
salut a l’équip brivemag!, excellent l’article,c’est encore mieux que ce que j’imaginer! les foto sont éxki! tu métonne ya pas meilleur que sylvain pour les toff… merci a marie christine et son coup de plume magique, je répete “magique” et sylvain pour l’amitié et la passion qu’on a en commun.. et les jeunes que j’encadre vous remercie pour votre soutien,
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SENZO,