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Dépistages gratuits et anonymes pour la journée mondiale de lutte contre le Sida

intro depistage sida

Toute la journée, les équipes de l’hôpital et les élèves de l’IUT GEA (Gestion des entreprises et administrations) se sont mobilisés dans la lutte contre le Sida. Des dépistages gratuits ont été effectués, sur le site de l’hôpital, mais également cet après-midi au sein de l’IUT, rue Jules Vallès. L’occasion de faire le point sur cette maladie sur le bassin de Brive, sa prévention, ses traitements.

 

entretienLe docteur Bruno Abraham est le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Brive. Il est aussi responsable des centres de dépistage. Pour lui, il n’est pas question de baisser la garde face au VIH. Le centre hospitalier suit environ 150 personnes infectées par le virus et “chaque année, en 2015 aussi, nous dépistons une quinzaine de nouveaux cas”. La maladie touche pour environ la moitié des cas de jeunes hommes homosexuels, mais personne n’est à l’abri. Ces chiffres restent préoccupants et cela malgré les progrès de la médecine en la matière. Des progrès qui sont, peut-être dans certains cas, à double tranchant car ils peuvent donner à penser, notamment chez les jeunes, que développer le VIH n’est plus “très grave”.

“C’est vrai que la recherche fait d’énormes progrès, et qu’on ne meurt presque plus du Sida aujourd’hui” reconnait le médecin, mais en insistant immédiatement sur le fait “qu’être infecté implique des contraintes lourdes que beaucoup de gens ne prennent pas en compte”. Et de citer: “les traitements qui restent lourds avec des effets indésirables et à vie, les problèmes psychologiques liés au fait de se savoir malade, les changements dans sa vie affective ou familiale, i love ma capoteceux que peut impliquer la connaissance de la maladie dans son entourage, amical ou professionnel, et puis enfin les changements sociaux comme les possibles difficultés à obtenir un prêt bancaire ou à souscrire des assurances”.

Le Sida n’est pas anodin et rien pour l’instant ne le combat mieux que le préservatif. “C’est la première chose à faire quand on a des comportements à risques” affirme le docteur Abraham, “c’est le plus efficace“. Ensuite, si risque il y a eu, il faut se faire dépister. C’est le but de cette journée mais c’est aussi un service, anonyme et gratuit, proposé tout au long de l’année au 10e étage du centre hospitalier du lundi au vendredi de 9h30 à 13h et de 14h à 16h30, sauf les mardis et vendredis jusqu’à 18h30. Il existe également des tests à faire soi-même que l’on peut trouver en pharmacie tubes de sang(entre 20 et 30 euros) et qui sont fiables s’ils sont utilisés 3 mois après la date de la prise de risque (c’est 6 semaines avec les tests des hôpitaux).

Cette journée de dépistage gratuit et anonyme a permis à un certain nombre de personnes, surtout cet après-midi sur le campus de l’IUT, de faire le test. Elle s’est terminée par une conférence sur un sujet qui mobilise, lui aussi, et de plus en plus les équipes médicales: VIH et syphilis. Cette maladie sexuellement transmissible, appelée aussi vérole, connait en effet un regain préoccupant, en France, et le bassin de Brive n’est pas épargné. Pratiquement éradiquée en 2000, elle a fait sa réapparition depuis dans les pays occidentaux. “Rien que pour 2015, nous avons diagnostiqué 35 cas supplémentaires” confirme le médecin briviste en précisant “que jusque là c’était 5 cas”. Une recrudescence difficilement explicable si ce n’est par le fait que cette maladie “se transmet beaucoup plus facilement que le Sida puisqu’un simple contact buccal suffit”. Là aussi, le dépistage permet un diagnostique et une action rapide sur l’infection et donc moins de conséquences difficiles pour la personne atteinte.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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