Tous, ou presque, semblent contents d’être dans une salle de classe alors qu’ils sont censés être encore en vacances. Le soleil a beau percer à travers les vitres et chauffer l’air un peu trop fort, les élèves ne le voient pas, ne le ressentent pas plus que ça, concentrés qu’ils sont sur les cahiers ou les écrans d’ordinateurs. Les primaires suivent un stage de “remise à niveau” et les plus grands un stage de “réussite scolaire”. Ce matin, ils ont eu droit à la visite du recteur de l’académie de Limoges, Martine Daoust.
Dans les salles surchauffées du lycée Danton, une cinquantaine d’élèves, de la 3e au BTS – mais essentiellement des élèves de seconde à la terminale -, jouent à un drôle de jeu. Ça s’appelle… des mathématiques! On peut parler d’un jeu. Car, même si quelques-uns ont pris l’option travail en commun avec papier et stylos, la plupart utilisent “Mathou le matheux”, un sympathique logiciel dédié aux mathématiques. “On comprend parfois mieux qu’avec les explications du professeur”, confesse une élève. “Mais le prof, c’est quand même bien qu’il soit là quand on bloque vraiment sur un exercice.”
“On a envoyé une lettre et un dossier d’inscription aux stages de mathématiques et d’anglais à tous nos élèves. Sur le millier contacté, 50 ont répondu favorablement, contre seulement 30 l’an dernier”, détaille la chef d’établissement Marie Astruc. “Quelques élèves sont dits “sous contrat” car ils ont des difficultés scolaires importantes, ce qui les a obligés à participer, mais la grande majorité est constituée de volontaires.”
Le recteur de l’académie de Limoges Martine Daoust ne s’est pas contentée d’observer la scène de loin. Elle a échangé quelques mots avec chacun des participants. Pour les encourager bien entendu. Le ton est doux, le sourire est là. Le message semble bien passer. Tout au long de cette semaine, une quarantaine d’heures de soutien auront été dispensées par le personnel enseignant. Et d’autres stages comme celui-ci seront organisés au lycée Danton lors de toutes les vacances de l’année scolaire.
Du côté de l’école Paul de Salvandy, là aussi, l’ambiance est studieuse et détendue. Les 11 élèves, en passe d’intégrer le CM2 ou la 6e et dont les difficultés ont été repérées au cours de l’année par les professeurs, sont répartis en deux groupes, dans deux salles différentes et avec évidemment deux professeurs. “Avec peu d’élèves, on se sent plus efficace qu’avec une classe entière”, explique François Clauzel, prof et directeur de l’établissement.
Même son de cloche de la part de sa collègue Marie-Chistine Leyris: “On peut aider les élèves individuellement. Et, en plus, un groupe restreint permet à l’élève de prendre confiance en lui et de pouvoir parler de ses difficultés en toute liberté. Il y a aussi un vrai bénéfice dans le relationnel avec l’élève qu’on a ensuite en classe le reste de l’année. Je dirais que, pendant le stage, l’écolier est plus un enfant qu’un élève. On l’aide au delà des seules connaissances scolaires.”
“On est un peu comme à la maison”, sourit le recteur. “Les élèves sont bien ici pour réviser les fondamentaux et travailler les automatismes dans cette ambiance détendue et chaleureuse. Les conditions sont idéales avec des professionnels à disposition des élèves, ce service étant évidemment gratuit.” Le stage, d’une durée de 15 heures réparties en matinées de 3 heures sur la semaine, aura permis, sur le département, à 260 élèves en juillet et à 325 en août de mieux préparer leur rentrée grâce à une soixantaine de stages à chaque fois, menés par autant de professeurs volontaires. Onze écoles ont organisé un stage de remise à niveau à Brive cet été.
Le recteur à un élève: “C’est bien d’avoir préparé ton entrée en 6e en participant. En septembre, ça va être sérieux, tu vas entrer dans la cour des grands!” Thomas: “Oui, je serai un petit dans la cour des grands.” Un petit, certes, mais qui deviendra vite grand à force de motivation, de travail et de sérieux.