Pas de slogan ni de pancarte revendicative. Mais des drapeaux syndicaux à profusion et de larges banderoles pour défendre “emplois, salaires, retraites et services publics”. “Colère rentrée”, qualifiait Jean-Louis Puydebois, secrétaire départemental FSU, à la fin de ce traditionnel défilé du 1er mai. Dans un climat morose et apathique, la manifestation a tout de même rassemblé quelque 800 participants de tous âges.
“C’est pas mal pour un jour férié et un samedi“, se satisfait Jean-Claude Riber, secrétaire de l’union locale CGT, estimant la participation entre mille et 1200 personnes, comme ses camarades des autres syndicats. “600” selon la police. Nous, côté presse, on aura compté dans les 800. Le secrétaire départemental FSU estime aussi la “mobilisation correcte pour cette 2e sortie intersyndicale de l’année”.
“Le fatalisme prévaut“, poursuit le cégétiste. “Le contexte est plus à rentrer la tête dans les épaules. D’autant que, malgré toutes les manifestations et le mécontentement, on n’arrive pas à arracher de discussion avec le gouvernement.”
Comme à l’accoutumée à Brive, il n’y aura d’ailleurs pas eu de slogan. Pas plus que de mot d’ordre prioritaire, comme l’entendaient les instances nationales. Celles-ci voulaient faire de ces défilés du 1er mai un test crucial sur le rapport des forces en présence pour la réforme des retraites, notamment à trois semaines de la publication par le gouvernement d’un “document d’orientation”. Ce sera peut-être le cas cet après-midi dans le grand cortège à Paris.
Les retraites étaient bien sûr en toile de fond, tout comme l’inquiétude pour l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat et les services publics. “On estime à plus de mille les emplois menacés en Corrèze“, avance Jean-Louis Puydebois. Mais pas pour autant de pancarte “Jacob Delafon” ou “Deshors”, alors que les couperets pèsent sur les effectifs de ces deux sociétés du bassin briviste.
“Il y a une sorte d’apathie et ce n’est bon pour personne.” Apathie ou résignation? “Peut-être un mélange des deux…”, estime un militant. “Il faudrait enclencher la surmultipliée car on a l’impression de mouliner”, illustre Jean-Claude Puydebois. Mais, il n’est pas question de “fatalisme.”
Et dans les rangs des syndicats, on s’inquiète: “On est à moins de deux mois des vacances et le gouvernement fait trainer le dossier des retraites. Ça va être difficile de se mobiliser. C’est une loi beaucoup trop importante pour être bâclée. Nous voulons une réforme juste pour les salariés et pour les jeunes.” Et face à la crainte de voir évoluer les choses pendant l’été, les syndicats préviennent: “Il sera encore temps de se mobiliser en septembre”.
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