En emménageant 500m plus loin dans la zone Ouest du PEBO, la société Debitex spécialisée dans la mécanique de précision pour l’aéronautique, l’agroalimentaire et le nucléaire, a pu s’agrandir et diversifier ses machines. L’entreprise familiale qui emploie une vingtaine de personnes, a su ainsi rester concurrentielle, conforter ses commandes et décrocher de nouveaux marchés. Hier soir, elle inaugurait ses nouveaux locaux: l’histoire d’une petite entreprise qui ne connaît pas la crise.
Voilà bien un an que la société est entrée dans ses nouveaux murs, rue Jean Dallet, au cœur même du Parc d’entreprises Brive Ouest, libérant ainsi une surface en entrée de zone. Concordance des temps, cette “relocalisation” de quelques mètres est finalement arrivée à point nommé. D’abord pour l’Agglo de Brive et son aménageur la Semabl qui voulaient réaliser un nouveau rond point d’accès au PEBO. Mais aussi pour Debitex qui cherchait à se développer afin de mieux répondre aux évolutions des marchés.
“On s’était donné trois ans”, explique le directeur Eric Dupinet, fils. “En 2010, nous avons pensé l’usine; 2011, nous l’avons mise en œuvre, choisi les machines, sécurisé la fabrication. En 2012, nous entrons dans l’optimisation.”
Un an après son installation, Debitex marquait donc hier soir son entrée officielle par une inauguration. “Nous l’avons retardée car nous voulions d’abord être opérationnel. Nous avons pris beaucoup de temps pour choisir les machines”, argumente le directeur qui a pris les rênes en 2009 après 18 ans passés au Québec.
Les machines, l’un des nerfs de la guerre avec le savoir-faire du personnel. D’origine allemande ou japonaise, ces acquisitions ont permis au nouveau patron de conforter l’image de l’entreprise auprès de ses clients. “Ils avaient besoin d’être rassurés sur notre capacité technique à développer la production.” Dans le transfert, la surface d’atelier a été doublée.
Ce nouvel élan a permis à Debitex de décrocher de nouveaux marchés. Parmi eux: le remplacement du système de filtration de kérozène sur les Boeing et Airbus. Un marché de 300 à 400 pièces par mois sur cinq ans qui génère un chiffre d’affaires de 250.000 euros par an. La PME intervient en sous traitance pour une société française qui a ainsi pu damer le pion aux Américains. A Debitex, on n’est pas peu fier de ce “cocorico”. Comme d’avoir obtenu il y a peu la qualification EN 9100, “ce que nos clients attendaient depuis longtemps”.
L’entreprise briviste travaille ainsi à 55% pour l’aéronautique, 20% pour l’agroalimentaire et 25% pour le nucléaire. “C’est une très vieille entreprise, elle date des années 1955”, a rappelé Marcel Dupinet père qui l’a rachetée en 1980. “Le fils a apporté sa petite touche pour l’implantation des machines en ilots, ce qui permet de piloter plusieurs d’entre elles en même temps”, se félicitait le p-dg. Un parcours salué par les officiels. “Cette transmission réussie va apporter un souffle nouveau à l’entreprise”, déclarait Jean-Louis Nesti, président de la CCI de la Corrèze qui se réjouissait pour le tissu économique local: “L’emploi industriel est la base de la création de richesses”.
“C’est un bel exemple, d’autant plus dans le secteur de la mécanique qui connaît à Brive des difficultés. Il montre que des petites entreprises peuvent perdurer par leur savoir-faire. Si tant est qu’on leur confie des marchés“, rappelait l’élu consulaire. Un pas emboîté par le député-maire Philippe Nauche: “Le coût du travail n’empêche pas une entreprise comme la vôtre d’avoir du mal à embaucher… Vous témoignez qu’ avec le savoir-faire, la fiabilité, la capacité à créer, la confiance avec les clients, on peut être plus fort que les concurrents.”