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David Oukoloff : l’homme au bras d’or


Il y a quatre ans, David Oukoloff n’avait jamais approché une table de bras de fer sportif. Aujourd’hui, ce Briviste de 52 ans revient des States et des championnats du monde avec une médaille d’or bras gauche et une de bronze pour le droit. Un costaud, pas pour autant fier à bras, qui entend se servir de cette récente notoriété pour mieux faire connaître la discipline.

portrait David Oukoloff. Photo Sylvain MarchouC’était il y a quelques jours, pendant les 32e world armwresling ships à Mesquite (près de Las Vegas). Une finale bras gauche entre lourds, des vétérans 2 de plus de 100kg. Face à l’un de ces Russes qui règnent sur la discipline: un “petit” Français, même gabarit, même crâne rasé, même tee-shirt rouge, à s’y méprendre! Mais en quelques secondes d’une lutte à la force du poignet, le bras du slave va aller connaître le coussin. David Oukoloff exulte: il est champion du monde.

“Il faut savoir qu’en France, la discipline est assez confidentielle, on méprise un peu les sports de force, c’est amateur, ça rapporte rien… Il n’y a que 5 clubs pour une centaine de licenciés alors que dans les pays de l’est, il y a des dizaines de milliers de pratiquants”, explique le vainqueur. Dans un domaine où Russes et Américains se disputent souvent les marches du podium, le Français a fait sensation. Presque un remake de David contre Goliath. “C’est la seule fois où l’on a entendu la Marseillaise“, savoure le vainqueur.

A l'entraînementSans faiblir, le ferriste aura triomphé de 11 concurrents. “Y’a pas un gars qui m’a pris un millimètre, je n’ai eu aucune défaite. C’était épuisant car il fallait rester concentré plusieurs heures.” S’il comptait bien faire un podium, David Oukoloff n’espérait certainement pas s’imposer sur la plus haute marche. “C’était une grande surprise. Un grand bonheur.” La partie n’était cependant pas finie car le lendemain 9 décembre, cet ancien sous-off au 126eRI s’alignait à nouveau pour le bras droit. Quatorze candidats au titre. “Là, j’étais un peu fatigué nerveusement et j’ai essuyé deux défaites.” Au final, tout de même, une médaille de bronze.

Belle moisson, surtout qu’il y a encore quatre ans, David Oukoloff ignorait presque tout du bras de fer sportif. Jusqu’à cette coupe de France organisée en 2006 à Perpezac-le Noir par le club Over the top (hommage bien sur au film de Sylvester Stallone) créé un an plus tôt par David Vitry. “J’ai vu une affiche, c’était une compétition open. Avec médailles, et lunettes, les deux champions du monde de la catégorie: David Oukoloff (bras gauche) et l'américian Richard Lupkes (bras droit) Comme j’ai toujours été attiré par les jeux de force, j’ai même fait un peu de force basque, j’ai décidé de m’inscrire. Pour me tester.” Révélation. Alors que ce novice devait se voir éliminé dans les premiers, voilà qu’il se maintient jusqu’en demi-finales! Le débutant s’en souvient encore: “J’ai accumulé 50 ou 60 combats dans l’après-midi. Il m’a fallu une semaine pour m’en remettre, tellement j’avais mal.” Bien évidemment, l’unique club recensé dans tout le grand Sud-Ouest ne laissera pas passer une telle recrue.

Le Briviste aura tôt fait de s’habituer aux podiums. Dès l’année suivante même! Il truste ainsi depuis trois ans le titre de champion de France vétéran bras droit comme gauche. Au niveau européen aussi, il rafle systématiquement la A l'entrainementpremière place en bras gauche. “C’est un sport avec des règles strictes, très technique et mental. La grosseur des bras n’a rien à voir, c’est la qualité musculaire qui compte“, affirme le ferriste. Celui qui accumule les médailles n’en reste pas moins humble: “Je ne suis qu’à 60% de mon potentiel. Le secret, c’est de trouver la combinaison idéale, la technique qui va le mieux avec sa morphologie.” Le champion n’entend pas pour autant y sacrifier de sa santé: s’il concourt dans les deux bras, c’est dit-il “pour éviter de provoquer un déséquilibre squelettique”. “C’est vrai qu’il y a des mouvements contre nature. Il faut se préparer. Je fais un peu de muscu’ comme tout le monde, en travaillant le renforcement musculaire, par exemple des poignets. L’entrainement sur table, c’est seulement une fois par semaine, ça suffit bien!”

Vous l’avez surement déjà croisé, surtout si vous suivez les matchs du CABCL. Impossible de ne pas le remarquer! Le monsieur en impose d’emblée: une stature de bucheron, un bon quintal musculeux, des biceps à l’avenant… Avec ce physique qui inspire spontanément le respect, on comprend que l’ancien militaire se soit reconverti après 32 ans de carrière dans la sécurité. Une force tranquille qui ne demande qu’à exploser au “Go” de l’arbitre. Prochain enjeu désormais: les championnats d’Europe en juin.

Pour plus d’infos sur la discipline, vous pouvez contacter le club Over the top de Perpezac-le-Noir et notamment son président David Vitry au 06.11.03.90.58.

Un site à consulter, celui du bras de fer en France: http://brasdefer.free.fr/

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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