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Corps en états d’âme

“L’indécis au précis se joint”… un titre énigmatique pour l’exposition de peintures qui s’ouvre demain mercredi 28 juin à la chapelle Saint-Libéral. Des corps en état d’âmes, comme en suspens, un juste avant la chute. Tentatives d’explication avec l’artiste Lara Bloy.

« Ma pratique artistique interroge les rapports entre la mise en scène du corps et ses états intérieurs », commente Lara Bloy dont les peintures aux gestuelles métaphoriques vont pendant trois mois la chapelle. Une poésie picturale d’où se dégage une sensualité étrange. « Je cherche dans les poses, via un travail de miroir et de sororité, une sorte de vérité, paradoxale, car mise en scène, avec des poses tantôt contraintes tantôt relâchées. De nombreuses toiles sont réalisées en huit clos dans l’atelier, depuis la prise de vue des modèles, en passant par le montage numérique, jusqu’à la réalisation. Il s’agit d’un point d’ancrage fort, lieu intime et personnel, dans lequel le modèle va entrer. C’est alors sa propre intimité qui est photographiée. »

Des variétés d’état qui pour l’artiste, sont comme en poésie autant de moyens de questionner les spécificités de la pensée humaine. “Mon approche de l’individu, dans son introspection, est souvent mélancolique, il semble se détacher du monde ou le subir de plein fouet. Certaines toiles dégagent une sensualité, étrange et paradoxale car empreinte de tourments. Parfois, le corps dans son abandon, le visage occulté, devient presque un paysage, entre les creux et les élévations, les angles incisifs et les couleurs évocatrices.”

Lara Bloy puise son inspiration dans l’histoire de l’art avec des œuvres emblématiques comme la représentation de la crucifixion où mains et pieds en particulier évoquent une souffrance paroxystique. “Ce terme désignant aussi bien le plus haut degré d’une sensation ou d’un sentiment que la période d’une maladie ou les symptômes sont les plus aigus. Je mets en scène, à la manière de l’acmé d’une pièce de théâtre, ce point de bascule où le corps et l’esprit portent la marque du trauma, et sont à leur paroxysmei: dans une tension extrême, puis en chute libre après ce point culminant.” Un “juste avant la chute”, comme un temps en suspens qui interpelle notre perception et notre sensibilité.

L’indécis au précis se joint, peintures de Lara Bloy, chapelle Saint-Libéral, rue de Corrèze, tous les jours de 10h à 18h, dimanche de 15h à 18h. Fermé le lundi. Du 28 juin au 1er octobre. Infos au 055.55.74.41.29.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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