C’est l’une des questions posées par l‘exposition “Travailler autrement” visible jusqu’à la fin de la semaine à l’épicerie sociale et solidaire, boulevard amiral Grivel. Elle fait le tour en une quinzaine de panneaux d’une autre économie privilégiant des valeurs plus égalitaires et démocratiques. Une première exposition qui en appellera certainement d’autres dans cette épicerie mise en place il y a deux ans par la municipalité et qui vient de se voir décerner ce week-end le 2e prix Carnot Limousin.
“C’est une belle reconnaissance“, assure Line-Rose Mazaudoux, conseillère municipale en charge de l’économie sociale et solidaire. Rappelons que cette épicerie cible un public parfois exclu des schémas d’aides classiques. Elle s’adresse en effet à des travailleurs pauvres, à des personnes ou des familles ayant vécu un changement brutal de niveau de vie (perte d’emploi, veuvage, divorce) conduisant parfois à un endettement, aux séniors précaires et aux jeunes en voie d’autonomie… Ce n’est pas qu’une simple épicerie à des prix plus abordables, mais aussi une structure d’insertion qui accompagne des projets contractualisés comme le financement d’une partie du permis de conduire, la diminution d’un découvert bancaire ou un accompagnement assorti d’une aide éducative budgétaire. Sans compter ce lien d’échange et de réconfort.
Il n’est donc pas anodin que la structure briviste accueille cette exposition “Travailler autrement”. Par nature même, elle répond donc aux valeurs portées par ce qu’on appelle l’économie sociale et solidaire, ESS. L’objet de cette exposition prêtée par le CRES Limousin (Chambre régionale de l’économie sociale) dans le cadre du mois qui est consacré à ces nouvelles formes d’organisation humaine. Cette “autre” économie regroupe un ensemble de coopératives, mutuelles, associations, syndicats et fondations, fonctionnant sur des principes d’égalité des personnes (1 personne 1 voix), de solidarité entre membres et d’indépendance économique. Elle touche aussi des activités visant à expérimenter de nouveaux “modèles” de fonctionnement de l’économie, tels le commerce équitable ou l’insertion par l’activité économique.
Pour l’élue, il s’agit de “s’organiser contre l’inégalité économique” pour “construire une société plus juste”. Et de citer en exemple: “L’économie sociale et solidaire réduit l’échelle des salaires: les minimums sont plus élevés que dans l’économie en général et les maximums y sont inférieurs. Moins d’écart entre les salaires est un exemple fort de plus d’égalité“. Face au contexte actuel, “le modèle économique dominant a trouvé ses limites“selon Line-Rose Mazaudoux et les nouvelles références passent ainsi par des critères plus citoyens.
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