Wizz’titi? C’est le nom d’un nouveau parc d’aventure qui est aussi l’aventure d’une vie pour son jeune créateur Pierre-Gaël Reynier. Au cœur du site des Saulières, ce prof d’EPS vient d’ouvrir sur les terres de son grand-père un parc dans les arbres, intégrant ce qui est plus rare en France, un parcours sentiers pieds nus. Par ici la visite!
C’est à deux pas de Brive. Vous prenez la route de Donzenac. Après Saint-Antoine des Plantades, vous bifurquez à droite vers les Vergnes et vous suivez les pancartes estampillées d’un drôle de “wizz’titi”. Le facétieux primate y a vu son orthographe gentiment bousculé. Pour accéder à son domaine d’acrobaties aériennes, il vous faudra descendre un sentier naturel qui chemine entre bois et senteurs, comme un sas entre deux univers. Au bout, une clairière ombragée, le sésame d’un nouveau monde où les guides évoluent en tee-shirt vert marqué de leur prénom.
Quelques minutes sur un parcours test obligatoire pour se familiariser avec le matériel de sécurité et hop, les wizz’titis de tous âges peuvent s’égayer sur des aventures adaptées à leur taille et à leur trempe. En tout, cinq parcours dans les branches proposant quelque 70 ateliers où l’on se contorsionne à volonté à des hauteurs différentes. Les plus petits de 3 à 7 ans ont droit à leur circuit blanc “Filou”. Les difficultés se corsent avec les couleurs jusqu’au rouge “Ninja” à 15m du sol sur lequel il faut vraiment des dispositions de wizz’titi!
“C’est super, on a l’impression d’être Tarzan”, s’exclament Kyan et Raphaël, 10 ans chacun. La mine réjouie, les deux cousins filent d’un pas décidé vers le parcours jaune baptisé “Vaindiou”. “C’est la deuxième fois qu’on le fait. Il y a des tyroliennes et ça va vite à travers les arbres. On peut même toucher les branches, c’est génial.” Et Raphaël d’assurer: “Moi, je fêterais mon anniversaire ici en octobre.”
Davy et ses deux enfants, Théo 11 ans et Lisa 7 ans, viennent de terminer le parcours bleu “Tamalou”. Eux aussi sont venus en voisins, de Donzenac. En familier de ce type d’activités, le papa a déjà arrêté son opinion: “C’est très intéressant car le site est naturel, plus respectueux de l’environnement.”
A l’origine du projet: Pierre-Gaël Reynier, 31 ans. “Ici, on est à la limite de la zone protégée des Saulières. Nous sommes sur 5 hectares clôturés. Ce terrain appartenait à mon grand père. Quand j’étais gamin, je venais avec lui y chercher des champignons ou du bois. Je ne voulais pas que ça reste à l’abandon. Ce parc, c’est un hommage que je lui rends.” Une opportunité aussi pour ce professeur d’EPS aux lycées d’Objat et Lavoisier, également vendeur à ses heures dans un magasin de sport. “Je me considère comme un contractuel en sursis. Mes heures à Objat vont être supprimées alors, avec ce parc, j’essaie de préparer l’avenir. Je me donne trois ans pour pérenniser l’entreprise et créer mon emploi.”
Fort d’une licence professionnelle en STAPS à Brive, qui plus est axée sur les APPN (Activités physiques de pleine nature), le créateur a tout conçu par lui-même. “J’ai réquisitionné ma famille, on a beaucoup mis la main à la pâte. J’ai voulu préserver au maximum le côté naturel, tout en respectant bien sûr la sécurité. On a rien massacré, les arbres ont été taillés juste ce qu’il faut. C’est pour cela aussi qu’on n’accepte pas de visiteurs en balade, afin de préserver les sentiers. J’ai également utilisé des produits écologiques, le mobilier est en bois et nous avons même installé des toilettes sèches.” Un côté vert mais aussi très convivial avec des tables et bancs de pique-nique, des hamacs pour se reposer, un terrain à pétanque, un jeu de golf, un sentier de randonnée VTT ou marche… “De quoi passer une journée tranquille en famille ou entre amis!”
Mais avant le parcours dans les arbres, il y a eu le parcours à obstacles franchi par tout créateur. “Le financement, à hauteur de 11.000 euros, n’est arrivé qu’en février. Heureusement, j’ai été bien suivi par les collectivités. Mais lorsque tout était prêt, les orages ont raviné le terrain, il a fallu refaire le cheminement…” Plus qu’un mauvais souvenir aujourd’hui! Le parc a ouvert il y a trois semaines et Pierre-Gaël a également embauché quatre saisonniers pour le seconder.
Surtout, le créateur a prévu un petit plus: un sentier pieds nus de 450 mètres. “C’est très répandu en Allemagne et en Suisse. Il y en a plus de 600. Mais, c’est assez rare en France. Il n’en existe que deux en Ardennes et un dans le Jura.” Le principe est simple: “Vous vous déchaussez et vous marchez sur différentes matières, liège, sable, pierres, gravillons, galets, écorces, ouate, boue… L’idée, c’est de jouer avec les sensations. Il faut marcher super lentement, bien se décontracter. Le mieux, c’est de faire le parcours les yeux bandés.”
Justement, on retrouve nos deux intrépides cousins Kyan et Raphaël, en aveugle, foulards sur les yeux, guidés par leur mère et tante. “Ha, c’est quoi?”, tentent-ils de deviner de la plante des pieds. “C’est, c’est… aïe, ça pique un peu, c’est des aiguilles de pin, c’est ça?” Le parcours se déploie en un grand B, alternant les sensations. “Ha, là, c’est dégueu!”, s’exclame Raphaël en s’enfonçant. “Et ça pue, mais c’est pas de la bouse. C’est… de la boue d’eau!” Effectivement, l’odeur du terrain ferrugineux a failli les tromper. “C’est marrant”, conclut Quentin, 11 ans qui vient de boucler le parcours. “Ce qui pique le plus, je trouve, c’est les noix et les petits cailloux.”
Depuis son ouverture, le parc attire chaque jour une quarantaine d’amateurs. “Jusqu’ici, nous n’avons pas fait de promotion. Désormais, nous nous rendons sur les marchés de pays pour distribuer nos prospectus. L’idéal serait d’accueillir 200 à 250 personnes par jour.”
Le parc Wizz’titi est ouvert tous les jours de 10h à 19h. Plein tarif individuel à 19 euros puis un large éventail dégressif en fonction de l’âge et du nombre. Plus d’infos au 06.78.19.53.45 ou sur le site Wizz’titi.