“On est contente de vivre ça, d’échanger avec des enfants en Italie, en Espagne, à Dublin ou au Pays de Galles. C’est comme si, tout en étant en classe, on était ailleurs que dans l’école”, s’enthousiasment Christilla, Emilie et Liela, élèves de CM1 à la Cité des Roses. Cette ouverture et ce partage, c’est le programme Comenius qui le permet. Grâce à lui, chaque année en Europe, Comenius relie 11.000 établissements, 100.000 enseignants et 750.000 élèves.
Ce matin, dans la classe des CM1 de la Cité des Roses, c’est l’effervescence. Des enseignants venus des quatre coins de l’Europe sont venus rendre visite aux jeunes Brivistes. Des milliers de kilomètres les séparent et pourtant ils ont quelque chose en commun. Depuis plusieurs mois, les jeunes Brivistes entretiennent une correspondance avec les classes de ces professeurs. Ils échangent lettres et dessins et conversent via internet avec les élèves d’Espagne (Murcia), d’Autriche (Graz), d’Italie (San Giovanni Valdarno), d’Irlande (Dublin) et deux du Pays de Galles. “L’idée est de faire rentrer la citoyenneté européenne dans l’école”, explique Roland Juin, l’instituteur de la Cité des Roses qui a permis à sa classe de s’investir dans ce programme financé par la commission européenne, avec le soutien du réseau Wide Minds qui met en relation écoles, collèges ou lycées de différents pays. Leur projet a été baptisé “So far so close”.
Ces échanges interviennent en complément d’un savoir livresque essentiel mais insuffisant. Pour ressentir son appartenance à l’Europe, il ne suffit pas d’apprendre son histoire. Il faut vivre son présent. C’est ce que les élèves font. “C’est une façon ludique de montrer aux enfants qu’il existe d’autres coutumes, cultures et modes de vie. Pour le corps enseignant, c’est le moyen d’échanger et d’enrichir son approche de l’enseignement, ses méthodes de travail.”
A l’issue de cette rencontre, les élèves ont offert dessins et cadeaux aux enseignants. Una enseigne à Dublin depuis 4 ans et parle le français pratiquement couramment. En recevant son présent, elle affiche un large sourire et nous montre le dessin qui est affiché juste derrière elle dans la classe. “C’est un dessin qu’un de mes élèves à Dublin a fait la semaine dernière, à l’occasion de la Saint Patrick. C’est sympa de le voir ici.” Elle partage l’enthousiasme ambiant sur les bénéfices de ce programme: “Grâce aux échanges, les enfants voient un peu ce qui se passe ailleurs. Ça enrichit leur expérience, améliore leur anglais et leur connaissance de la géographie qui devient moins théorique. Et pour nous, c’est intéressant de voir comment ça se passe ailleurs. La comparaison est toujours intéressante. Ici, en France, parmi les choses qui m’ont étonnée, il y a l’écriture des enfants. Elle est très propre et traditionnelle“, confie Una.
Les enseignants étrangers découvriront la région ce week-end puis iront échanger avec les maternelles de la Cité des Roses, lundi. Leur départ ne signera pas la fin de leurs échanges. Les correspondances et les visioconférences se poursuivront pour le plus grand plaisir des enfants. Pour leur culture et leur ouverture aussi.