Chrystèle et Paule se sont rencontrées il y a près de cinquante ans. Paule était institutrice à l’école des Rosiers, Chrystèle son élève de CP. Elles se sont retrouvées il y a deux ans à l’occasion des 100 ans de Paule et depuis, elles se voient régulièrement.

Le hasard fait parfois bien les choses. C’est un peu grâce à Brive Mag que Chrystèle, 54 ans, et Paule, 102 ans, ont renoué contact. Et l’on ne peut que s’en réjouir. Chrystèle Sclafer travaille au CCAS, Paule est retraitée de l’enseignement. Elle a été institutrice en CP à l’école des Rosiers, la première école de Chrystèle. Quand Chrystèle a vu le petit article consacré aux 100 ans de Paule Faye, elle s’est immédiatement replongée dans les souvenirs d’une époque heureuse. Elle a donc décidé de reprendre contact avec M^me Faye, sa maîtresse qui ne l’avait pas oubliée malgré près de cinquante années passées sans se voir. « Elle était très appliquée, mignonne, elle écoutait bien ce que je lui disais. Et je me souviens de la voir se faire accompagner à l’école, main dans la main avec sa tante. » Des souvenirs gravés dans la mémoire de Paule. Chrystèle, elle non plus, n’a jamais oublié cette maîtresse qui lui a « appris à lire et à écrire ». « C’est important pour moi de la revoir. C’est lié à mon enfance, à mon histoire de vie. Cela me rappelle une époque heureuse », raconte pudiquement Chrystèle. Ces entretiens pour Chrystèle sont un peu sa madeleine de Proust. Pour Paule, cela lui crée une compagnie de plus car, bien que veuve, la centenaire est loin d’être seule. Même si son fils et ses petites-filles sont à Lyon ou en Suisse, ils prennent souvent de ses nouvelles. Paule a également une femme de ménage et une aide à domicile. Les journées voient donc souvent défiler du monde dans la maison rue Barbusse, où Paule et son mari on fait construire et où Paule réside toujours.

Leurs chemins se sont ensuite logiquement séparés. Paule a continué quelques années à l’école des Rosiers avant de partir à la retraite, pendant laquelle elle a beaucoup voyagé avec son époux. Chrystèle a poursuivi son cursus scolaire, puis s’est dirigée vers le médico-social au lycée Bahuet et a intégré le CCAS pour s’occuper des aînés. Une vocation.

Cette idée de retrouvailles peut paraître surprenante, un peu déconnectée par les temps qui courent. Même s’il nous est sans doute arrivé à tous de recroiser son institutrice ou instituteur préféré de primaire, peu d’entre nous ont renoué contact et établi une relation avec lui qui dure dans le temps. Or, dans notre cas, cela fait maintenant deux ans que Chrystèle et Paule se voient régulièrement ou échangent par téléphone. Il y a entre les deux femmes une réelle complicité et une joie à partager quelques instants. Cela se voit dans leurs yeux.

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