Chantal Stigliani se produit, le 28 janvier, à Saint-Martin. Un concert pour aider à financer la réfection de la Collégiale et de son orgue. La pianiste, de renommée internationale, de retour dans sa ville natale, rendra hommage à Jean-Sébastien Bach pour lequel elle éprouve un amour profond.
Chantal Stigliani, 67 ans, pianiste mondialement connue, née à Brive (elle habite Paris), qui a fait ses classes au Conservatoire municipal avant d’intégrer, à 15 ans, le Conservatoire national de Paris, donne un concert, le 28 janvier à la Collégiale Saint-Martin. Représentation dont l’entrée est gratuite. Les spectateurs sont cependant invités à faire un don de la somme qu’ils souhaitent via la Fondation du patrimoine. Les sommes reçues serviront à aider à financer la réfection de la Collégiale et de son orgue datant du XIXe siècle. Chantal Stigliani rendra hommage au compositeur prussien Jean-Sébastien Bach.
« C’est mon grand amour ! », avoue dans un large sourire, la pianiste. « Le compositeur que j’aime par dessus tout. Bach est hors norme et atypique. C’est pour cela que je l’aime. Ce qui me plaît c’est la manière dont, chez cet homme, tout est construit. C’est parfait. Sur le plan humain, sur le plan de la construction pédagogique, de l’inspiration. Ce n’est pas par hasard que lui, qui est né en 1685, continue d’être à la mode. On le joue en rock, en jazz, on le chante… Pourquoi ? Car sa musique est comme une cathédrale. Une construction inébranlable. Il n’y a rien à ajouter, ni à enlever. C’est un compositeur qui vous montre le chemin », raconte passionnément Chantal Stigliani. La Briviste pourrait parler pendant des heures de Jean-Sébastien Bach plutôt que d’elle. Et pourtant.
« Mon père jouait de la clarinette, j’ai commencé à l’accompagner au piano, il jouait du jazz, c’était un peu de l’improvisation. Puis, Renée Entremont, directrice à l’époque avec son mari, Jean, du Conservatoire de Brive, s’est mise en tête de me présenter au Conservatoire national. J’ai quitté l’école à 11 ans, j’ai continué les cours par correspondance et j’ai travaillé mon piano », raconte Chantal Stigliani. De sa vie briviste, elle n’en garde qu’un sentiment, peu de souvenirs. « C’était difficile. J’étais très seule. J’étais fille unique en plus. »
1968, 15 ans, Paris…
A 15 ans, elle monte à Paris pour se présenter au Conservatoire. Elle est reçue. Elle doit quitter la Corrèze pour la capitale. Nous sommes en 1968. « J’étais très excitée d’être à Paris, de prendre le métro… et surtout j’avais le sentiment que l’on ne me regardait pas… », confie Chantal Stigliani. « En province, il y a toujours un peu ce regard des voisins. Beaucoup de gens décourageaient mes parents. On disait à ma mère « tu prostitues ta fille »… Mes parents ont été fantastiques car ils m’ont dit on te fait confiance », souffle l’artiste. Chantal Stigliani rentre au Conservatoire, elle y suit les enseignements. « Ma mère qui était une sportive de haut niveau (La maman, Monique, a été présélectionnée pour participer aux JO d’Helsinki de 1952), comme mon père d’ailleurs (Le papa, Ernest, joueur au CAB au milieu des années 1950), m’a appris la rigueur, l’organisation. On n’apprend pas cela au Conservatoire. C’est une université. On vous donne ça à faire et il faut le faire, peu importe comment. Le soir, la nuit… j’étais habituée à travailler d’une façon militaire. Cela m’a beaucoup aidé », explique la musicienne.
« Yvonne Lefébure est mon vrai maître »
Une seconde rencontre, après celle de Renée Entremont, va être déterminante. Celle de Yvonne Lefébure. « C’est elle mon vrai maître. Une des personnes les plus importantes de la musique du siècle dernier. J’ai été initiée à la musique française par Yvonne Lefébure qui a connu Ravel, Debussy, qui a eu comme professeur Paul Dukas…. Elle a été au fait de toute la création musicale picturale, poétique, de cette mouvance du début du siècle dernier en France. »
« Peu importe les échecs, les accidents de la vie, on va tout droit, on continue, je veux jouer, je veux être musicienne. »
Après le Conservatoire, Chantal Stigliani prend son envol, les concerts en Asie, en Amérique, les enregistrements, les récompenses… puis sa vie amorce un virage. « Je me suis consacrée à ma fille de 5 ans », glisse-t-elle pudiquement. Mais, si la pianiste met sa carrière entre parenthèse, son amour pour la musique et les arts reste intact. Un peu comme Yvonne Lefébure, elle décide de mettre son talent et ses relations aux services des autres et notamment au profit des jeunes artistes. Elle donne des classes de maître et elle créée l’association Philomuses. « Nous venons de fêter les 20 ans de l’association. Je peux me vanter d’avoir lancer la carrière de 33 jeunes gens dans différents domaines. La musique, la comédie, les arts plastiques », se réjouit Chantal Stigliani. « J’essaie de communiquer la rage au ventre et la culture de la performance que j’avais quand je suis arrivée à 15 ans à Paris et que mes parents m’avaient inculqués.» Peu importe les échecs, les accidents de la vie, on va tout droit, on continue, je veux jouer, je veux être musicienne. »
Concert jeudi 28 janvier à 20 heures à la collégiale Saint-Martin. Récital au profit du financement participatif pour la restauration de la collégiale Saint-Martin et de son orgue. Entrée libre. Réservation obligatoire au 05.19.59.18.08
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Pour écouter Chantal Stigliani c’est juste en dessous 😉
The well tempered, clavier i prelude and fugue in c major. JC Bach.
J’ai su que cette pianiste se produisait ce samedi 11 septembre par votre magazine. Ce fut un régal. C’est dire si vos informations sont précieuses !