La suite de l’histoire, vous la découvrirez prochainement dans Manger bouger, un court métrage réalisé l’an dernier par une vingtaine d’élèves du collège Jean Lurçat. Ce soir, à 18h, c’est l’avant-première…
“C’est l’histoire d’un garçon qui mange mal, des ships,” précise Anthony, aujourd’hui en 3e. “Il regarde trop la télé et ne fait jamais de sport.” Difficile de trouver pire exemple pour illustrer la mal bouffe. “Un jour, il voit au collège une affiche pour un concours sportif et sa meilleure amie le convainc d’y participer. Alors il va s’entraîner, ce sera dur, et il remportera le concours.” Un conte qui prend pied dans la réalité avec un happy end, comme il se doit.
C’est du cinéma bien sûr. Le tout dure le temps d’un court métrage, 13’30 exactement, et a été entièrement réalisé l’an dernier par des élèves, à l’époque des faits en classe de 4e. Aujourd’hui, la plupart sont encore dans l’établissement, où ils ont entamé une 3e. Tous appartenaient au groupe “Lecture de l’image” créé il y a quelques années par un prof de français fan de ciné. Une option interne à l’établissement qui repose sur la disponibilité et des heures en plus de trois professeurs: Frédéric Brochard, Laurence Roubertie et Jacques Bertrand, respectivement profs de math, français et techno.
“On devait travailler sur le thème de la nutrition”, explique Anthony. “On a découvert comment on tourne, comment on monte… C’était long, en plus il a fallu doubler les voix car son n’était pas toujours bon”, ajoute Louis. “Pour faire 10′, on a mis un an. On avait qu’une heure trente par semaine et on est même revenu en plus en juin pour finir le film.”
Les jeunes ont ainsi constaté que le cinéma n’était finalement pas un amusement et exigeait de la rigueur. Eux qui sont submergés d’images, avouent d’ailleurs regarder désormais les films ou la télé “d’une manière différente”, tout comme ce qu’ils ont aussi dans l’assiette. C’est juré: “on mange tous équilibré”. A midi, c’est sûr, puisqu’ils passent par le self où le chef Eric Bonhomme veille à l’équilibre du menu en codant les aliments par un jeu d’étiquette couleur: vert pour les légumes, rouge pour la viande, bleu pour le calcium… Le chef leur a bien évidemment donné des conseils nutritionnels pour leur film et même payé de sa personne en figure dans la distribution.
“On a tous joué un rôle, on a tous filmé et tout le monde a participé à tout”, assure Anthony. Et si le film dure 13’10, les élèves ont aussi pensé à 4 bonus “exclusifs” retraçant les bouts d’essai pour les rôles, le making off ou le bêtisier. “Le plus dur, c’était de sacrifier les ships”, plaisante l’un d’eux en pensant à une scène mémorable du film. Car c’est sûr, ils ont aimé l’expérience: “On aurait bien aimé le refaire”.
A cette heure, on a une petite pensée pour eux qui vivent les affres d’une avant-première: à 18h, leur film sera diffusé au collège. Dans la salle, leurs familles, des officiels… Plus tard, le film sera mis en ligne sur le site de l’établissement et pourquoi pas passé en classe à d’autres élèves. Qui mieux que des jeunes pour faire passer des messages auprès d’autres jeunes?
Et pendant ce temps, d’autres élèves de 4e ont pris la relève et s’apprêtent à réaliser un film, cette fois sur le gaspillage énergétique et les ressources renouvelables. Ce sera alors le troisième film réalisé au sein de l’établissement.