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Ces plantes qui nous gâchent la vie

intro plantes envahissantes

Petit à petit, les plantes exotiques envahissantes font leur nid dans le bassin de Brive. Savoir les identifier et les signaler devient une priorité.

ambroisieLe phénomène est mondial et la France, comme les autres pays, est touchée par l’invasion des plantes exotiques sur son sol. Jusque-là préservée par les pratiques agricoles, la rotation des cultures et ses nombreuses prairies, la Corrèze est à son tour menacée par ces espèces généralement méconnues. Les conséquences néfastes que leur prolifération provoque sur la santé et l’environnement imposent pourtant d’y regarder de plus près.

Sur la liste des espèces prioritaires pointées du doigt en Corrèze ont été placés le grand lagarosiphon, la jussie à grandes fleurs, mais surtout à Brive, les renouées du Japon, l’herbe de la pampa et, la plus dangereuse de toutes, l’ambroisie à feuille d’armoise. “Son développement sur le bassin de Brive commence à être problématique, explique Guillaume Lançon, animateur de l’observatoire des plantes exotiques et envahissantes au Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) de Corrèze. Cette plante allergisante, cause de maladies respiratoires et d’éruptions cutanées, est déjà un vrai fléau en Rhône Alpes où elle touche 10 % de la population en fin d’été. “Elle a même généré un coût évalué, en 2012, entre 11 et 16 millions d’euros.”

Les renouées asiatiques, présentes par exemple à Brive le long de la Corrèze, entre le sous-bois du prieur et la plaine de jeux de Tujac, posent, elles, des problèmes de biodiversité. “Elles prennent la place d’autres espèces. Elles sont même capables d’envoyer dans le sol des toxines néfastes pour les plantes autochtones.”

les renoueesComment se débarrasser de ces plantes qui sont pour la plupart résistantes et adaptables à de nouvelles conditions de vie ? Arracher ? Pas n’importe comment ni n’importe quand, au risque de les aider à se développer. Quid des pesticides ? Polluants et de toute manière inefficaces, les racines de la renouée étant capables de plonger à 2m dans le sol. “En surface, la plante semblera morte. Bien vivante en profondeur, elle aura bientôt tout le loisir de se développer à nouveau sur le sol laissé nu par les espèces autochtones dévastées elles par les pesticides.”

Puis il y a le raisin d’Amérique. Jusque-là il n’apparaissait pas dans la liste départementale mais il a connu une forte progression, du fait des graines disséminées par les oiseaux, qui va rendre nécessaire une sensibilisation accrue. “C’est une espèce toxique dont l’ingestion peut tuer.” De nombreux animaux en ont fait les frais. Sans compter que la ressemblance de ces baies avec des grains de raisins n’incite pas à la méfiance. Pourtant, face aux problèmes tant économiques qu’écologiques que posent ces plantes, il y a toutes les raisons d’être prudent et vigilant.

“Les invasions biologiques sont considérées aujourd’hui comme la deuxième plus grande menace sur la biodiversité après la dégradation des habitats naturels et de même importance que les conséquences du changement climatique“, rappelle-t-on du côté du CPIE qui propose d’aider les particuliers à identifier ces plantes et de leur prodiguer des conseils et préconisations personnalisées. L’enjeu : inciter les volontaires à se former pour les aider dans leur vaste mission d’inventaire. Les données recueillies sont ensuite transmises au Conservatoire Botanique National du Massif Central, partenaire technique dans cette action.

Plus d’infos : www.cpiecorreze.com et au 05.55.20.88.91

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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