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“Ça fait du bien de pouvoir recourir”

Des personnes amputées des membres inférieurs ont pu essayer des lames de sport au stade Lapeyre. Une découverte qui leur a donné du ressort comme à la toute nouvelle section handisport du CAB athlétisme.

“C’est surprenant. Je redécouvre le plaisir de courir.” Norbert, 63 ans, amputé il y a un an suite à un accident du travail, a du mal à contenir son émotion. Il a renoué avec des sensations qu’il pensait révolues et se laisse aller à évoquer son passé sportif. “Il y a 30 ans, je pratiquais le triathlon. Aujourd’hui, j’ai une prothèse de vie qui me sert à me déplacer au quotidien. Avec ce type de lame, je peux me projeter sur d’autres activités physiques, même avec des gens valides, ça participe à l’inclusion.”

Ils et elles sont une quinzaine à avoir répondu à l’invitation découverte organisée tout un après-midi par le CAB athlétisme, le comité départemental handisport et des orthoprothésistes. Tous ont un parcours différent mais brusquement percuté par un accident qui a bouleversé leur vie et leurs envies. Certains s’étaient même presque résignés à l’amplitude que leur laissait leur prothèse du quotidien: “pouvoir fonctionner debout”. Louis, 33 ans, était lui aussi assez sportif et pratique l’aviron. “Je ne peux plus courir, alors je fais seulement de la marche.”

Jonathan, 24 ans, jouait au handball à bon niveau et s’est lui aussi converti à l’aviron qu’il pratique avec l’équipe de France. Il est venu de Clermont pour essayer ces lames réalisées à partir de fibre de carbone recyclée des usines Airbus. “Ce n’est pas souvent qu’on peut tester ce type de lame. Ça demande beaucoup de réglages.”

Une dizaine d’orthoprothésistes procèdent aux minutieux ajustements des lames arquées sur les emboitures de chacun. “On est un peu plus haut du côté de la lame pour que lorsqu’elle touche le sol, elle puisse se compresser, emmagasiner l’énergie et ensuite se détendre en propulsant le coureur. Plus il appuie fort, plus il va loin.”

Les premiers pas sont hésitants: “il faut s’adapter à ce décalage et à l’effet propulsant”. Mais assez vite, les coureurs prennent de l’assurance, passant de l’étonnement au plaisir du mouvement. “J’étais un peu crispé. J’avais peur de tomber, mais quel bonheur! Ça fait du bien”, savoure Jonathan. Les participants ont ainsi pu tester cette lame multisport sur divers ateliers d’athlétisme.

Recourir est un enjeu important, sportivement comme sur le plan psychologique. C’est retrouver une bipédie qui participe à la résilience”, explique Denis Charreyre, responsable du développement pour la pratique athlétisme au sein de la Fédération handisport. “C’est aussi un enjeu de santé. Il faut savoir que les emboitures sont réalisées sur mesure. Elles sont adaptées précisément à la morphologie qui ne doit pas changer comme par exemple lorsqu’on grossit…” Et rien de mieux que le sport pour garder la forme et la ligne.

L’idée de cette découverte menée par le CAB athlétisme avec différents partenaires et instances, est de favoriser la pratique sportive des personnes amputées. Et ce d’autant qu’une section handi athlétisme a été créée l’an dernier en son sein. “Elle s’est mise en place pour répondre à la demande d’un triathlète qui souhaitait un entrainement spécifique. Nous avions cinq licenciés avec des handicaps très différents, avec prothèse, en fauteuil comme mal voyant. Et il y a du débutant au confirmé“, détaille Marion Combroux , entraineur et responsable de cette section.

Plus d’infos auprès du CAB athlétisme au 06.12.34.04.60.

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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