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Butagaz au top de la sécurité

Alors que se déroulait aujourd’hui, sur son site de Brive classé Seveso seuil bas, un exercice de sécurité civile dont le scénario volontairement catastrophiste imaginait une explosion touchant les entreprises alentours et faisant plusieurs victimes, Butagaz s’est montré rassurant sur son dispositif de sécurité. Depuis 30 ans, il n’y a pas eu le moindre accident industriel bien entendu mais aussi pas un seul incident ayant entraîné un arrêt de travail. L’entreprise est très à cheval et prône une culture de la sécurité à tous les niveaux.

Cette opération de grande ampleur a mobilisé tous les services de la sécurité civile placés sous la direction du préfet et a été également l’occasion de tester le dispositif FR-Alert, outil d’alerte des populations qui permet d’envoyer une notification sur le téléphone portable des personnes présentes à proximité de la zone de danger.

Dès 8h45 ce matin, une alerte avec une très forte sonnerie s’est automatiquement déclenchée sur le portable de toutes les personnes (théoriquement) situées à proximité du site Butagaz, site classé Seveso seuil bas, dans la zone ouest de Brive. Puis à 9h05, la sirène du site qui stocke un peu moins de 200 tonnes de propane s’est mise à hurler. La cause, la cabine d’un camion bourré de propane a pris feu et menace de se propager à la citerne. Tout risque d’exploser et de toucher les entreprises alentours…

Malgré une première intervention des pompiers, et quelques minutes après les premières flammes, la citerne du camion remplie de 20 tonnes de propane explose !

L’accident dépassant le périmètre de son site, Butagaz prévient les plus hautes autorités. C’est désormais au préfet de gérer la situation. Les premières constatations font état de plusieurs victimes réparties sur la zone, plus de 60 pompiers en renfort sont dépêchés sur place, SAMU, forces de l’ordre rejoignent rapidement les hommes du feu. Un périmètre de sécurité est dressé.

Une situation extrême mais cependant pas de panique il s’agissait d’un exercice

Une situation extrême mais cependant pas de panique il s’agissait d’un exercice. Le scénario élaboré se veut même volontairement catastrophiste car le site Butagaz est extrêmement surveillé. Seul site Seveso sur Brive, qui est classé désormais seuil bas, le risque d’explosion n’est pas à sous-estimer mais parait peu probable. L’unique cuve est protégée par une épaisse couche de béton avec des capteurs de fuite intégrés, les camions livrant ou repartant avec de la marchandise le font sur un poste ultra surveillé et protégé.

« Le site est bourré de sécurité, il faudrait qu’il y ait beaucoup de défaillances pour en arriver à ce qui se passe là aujourd’hui. C’est quasiment impossible », assure Cyril Loison, chef des opérations chez Butagaz.

 

“Depuis 30 ans, il n’y a pas eu le moindre accident industriel

ni incident avec arrêt de travail répertorié sur le site de Brive”

En effet, dès les premières flammes, le camion a été totalement douché, arrosé par des jets (comme cela est le cas dans une station de lavage) placés à divers endroits autour de la zone où les camions sont amenés à charger ou décharger ce produit hautement inflammable. « Il y a ici plus d’eau stockée que de propane ! », ajoute Cyril Loison, rassurant. Équipé de détecteurs de flamme, de gaz, l’arrosage s’active dès les prémices d’un problème. Les trois agents qui travaillent sur le site portent également en permanence sur eux un système d’alarme. Les vannes se ferment automatiquement, il n’y a plus d’apport, plus de transfert de gaz et l’électricité est coupée. Butagaz veille à ce qu’aucun incident même mineur ne se déroule sur ce site. Ainsi depuis 30 ans, il n’y a pas eu le moindre accident industriel ni incident avec arrêt de travail répertorié sur le site de Brive.

« Le petit accident risque d’en entraîner un plus grand, explique le chef des opérations, nous sommes très vigilants à chaque détail. Nous allons même au-delà des prescriptions. Nous avons une politique du zéro accident. Nous avons une culture de la sécurité. Nous sommes habitués à cette rigueur », martèle Cyril Loison.

Cependant, on ne sait jamais et pour l’occasion et pour s’entraîner, il a fallu imaginer que l’incident à l’intérieur du site quasi impossible a priori, se propage à l’extérieur du site. A partir de cet instant, on passe du plan d’opération interne (POI) géré par l’entreprise au plan particulier d’intervention (PPI) et c’est le préfet qui prend la main et coordonne les opérations après en avoir été informé par Butagaz. Un exercice est fait pour s’exercer, ce qui a été le cas pour Butagaz qui apprend beaucoup de ce genre d’opérations, mais il a été surtout utile pour toutes les personnes extérieures qui sont intervenues ou mobilisés. Pompiers (plus de 60 et leurs nombreux bénévoles venus de tous les centres situés à proximité), SAMU, forces de l’ordre, hôpitaux devant accueillir les victimes et la préfecture.

 

 

Dispositif FR-Alert, qu’est ce que c’est ?
Les personnes se trouvant dans la zone de danger reçoivent une notification d’alerte sur leurs téléphones portables via un signal sonore spécifique. Le signal d’alerte va informer les citoyens concernés sur la nature et la localisation d’un danger ou d’une menace et indiquer les actions et comportements à adopter. Les notifications pourront transmettre des informations sur la nature du risque, l’autorité qui diffuse l’alerte, la localisation du danger, ou encore l’attitude à adopter (rester chez soi, évacuer la zone…)
Quand est-ce qu’il est déclenché ?
En cas de danger majeur, qu’il soit naturel, industriel, sanitaire ou terroriste.

 

 

 

Julien Allain, Photos : Fatima Kaabouch

Julien Allain, Photos : Fatima Kaabouch

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