Les Agglos de Tulle, Brive et Périgueux vont financer une étude pour éclairer la faisabilité technique et financière d’une amélioration de la desserte ferroviaire vers Bordeaux. Une association de promotion et de défense de la ligne va également être créée. Une logique de coopération pour l’aménagement du territoire qui devrait mobilisée autour d’elle collectivités et chefs d’entreprise. Et mieux se faire entendre.
“Seul, on y arriverait pas”, reconnait le maire et président d’Agglo de Brive. Pour rallier Bordeaux en train, il faut aujourd’hui de Brive au mieux 2 heures 28. Depuis Tulle, 3 heures. Et de Périgueux 1h30, “alors qu’on mettait 1 heure 1 en 1982”, rappelle Jacques Auzou, président du Grand Périgueux. Les trois bassins sont stratégiquement liées par cette ligne ferroviaire qui se devrait structurante mais sur laquelle ne sont plus menés que des travaux d’entretien et de maintien. Alors, lassés de réclamer un mieux qui ne pointe pas, les trois Agglos ont décidé de prendre l’initiative et de s’unir pour mener une étude. Chaque collectivité a voté une délibération afin d’abonder une somme de 150.000 euros.
Comment peut-on améliorer la ligne ? Quels sont les scénarios envisageables ? Peut-on intégrer la motorisation à l’hydrogène, alternative verte au train diesel et au tout voiture ? Quelles sont les pistes et services possibles ? Et leurs coûts?… L’objectif de cette étude est de répondre à ce questionnement et d’éclairer la faisabilité technique et financière du projet. D’autant plus en prenant en compte les enjeux environnementaux.
“L’objectif est de gagner une heure sur le meilleur trajet entre la métropole bordelaise et la gare la plus éloignée du bassin”, vise Frédéric Soulier. “C’est un enjeu jouable. Notre ambition est de nous connecter à la capitale régionale le plus rapidement et le plus confortablement possible, avec un train le matin, un le soir et un omnibus dans la journée.”
Les trois Agglos qui rassemblent près de 260.000 habitants, lient leur destin dans une logique de coopération et d’aménagement du territoire. “Unis, nous avons peut-être les moyens de nous faire entendre asse rapidement”, espère le Périgourdin Jacques Auzou. “On ne peut pas être absents. Nous savons que les infrastructures jouent un rôle majeur dans l’attractivité du territoire“, abonde Michel Breuilh, président de Tulle Agglo.
Chacun mise sur le retour vers un réseau secondaire abandonné depuis l’émergence de la Ligne à grande vitesse. “Ces “petites lignes” vont devenir stratégiques et de première nécessité dans le désenclavement des territoires”, appuie Frédéric Soulier. Trois collectivités alignées sur le même rail qui devraient être très vite rejointes par d’autres.
C’est aussi dans ce but que va bientôt être créée une association de promotion et de défense de la ligne. “Nous voulons une association la plus légitime et la plus représentative du monde socio-économique.” De fait, elle sera coprésidée par deux chefs d’entrepris: la Briviste Alexandra Froidefond et le Dordognais Gilles Gauthier. Tous deux, de part leur responsabilité, sont confrontés aux affres du transport ferroviaire.
“Je vis à Brive et à Bordeaux, le train je le prends beaucoup et à bord, on peut travailler, ce n’est pas comme en voiture. Aujourd’hui, les entreprises ont beaucoup de relations avec la capitale régionale, les collaborateurs peuvent s’y former, nos enfants aussi. Être à 1 heure et quart, ça changerait tout. Pour un territoire fort, il faut une mobilité forte”, explique-t-elle. “Toutes les planètes sont alignées pour que ce dossier fonctionne et son intérêt repose sur la mobilisation du territoire, je suis extrêmement motivé”, affirme son coprésident.
Bonjour,
Félicitations pour cette mobilisation nécessaire. Certes rallier Brive depuis Bordeaux en 1h30 est une heureuse perspective, mais il faudrait aussi tout simplement plus de direct entre Bordeaux et Brive, réduire à 2h, serait réalisable et souhaitable pour les usagers. Cette nouvelle association prévoit elle d’accueillir des usagers lambdas ?