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Brive soutient sa jumelle ukrainienne Melitopol

Les maires de Brive et Melitopol se sont à nouveau entretenus ce matin par visioconférence pour faire le point de part et d’autre: là-bas la guerre, ici l’accueil de familles. L’une d’elles a d’ailleurs participé à l’échange. Brive devrait également accueillir dans un mois un adjoint d’Ivan Fedorov pour déterminer quelle l’aide la cité gaillarde pourrait apporter à sa sœur jumelle.

“C’est important de pouvoir rester en contact, se parler pour ne pas oublier, ne pas banaliser la situation. Nous sommes à vos côtés”, explique Frédéric Soulier. Triste anniversaire pour cette guerre qui s’éternise depuis demain un an sur le continent européen et dans laquelle est plongée Mélitopol, jumelée avec Brive depuis 1967. Les deux maires avaient pu établir un premier contact le 6 avril dernier (consulter notre article Les maires de Brive et Melitopol échangent par visioconférence). Ce matin, ils se sont à nouveau entretenus pendant près d’une heure.

Dans le bureau briviste, beaucoup de monde serré autour de la table: le maire, son adjoint à l’action sociale Michel Da Cunha, une interprète, la presse mais aussi cette fois quatre réfugiés ukrainiens, une maman, ses deux enfants et sa nièce. Face à eux sur le grand écran, Ivan Fedorov poussé à l’exil. “Je ne peux pas être à Melitopol, je suis ailleurs par sécurité, à Kief et je me rends régulièrement à Zaporijia où il y a mon équipe.” La plus grande difficulté pour lui est de maintenir le contact avec les habitants de sa ville.”

“Melitopol est l’exemple de la résistance ukrainienne. Notre ville est toujours occupée par les Russes, avec une maire en fonction qui n’est pas le vrai maire. La ville est totalement fermée, c’est la plus grande prison en Europe. Les gens ne peuvent pas la quitter et notre souci est d’aider ceux qui veulent évacuer. Les habitants ne peuvent pas se procurer de médicaments, de nourriture. Il n’y a plus de salaires, les lois ne sont pas appliquées, c’est le chaos. Mille habitants ont été déportés en Russie. Le plus important, c’est de libérer nos citoyens. On vous assure qu’on va libérer Melitopol”

Resteraient encore à Melitopol 50.000 habitants soit un tiers de la population avant guerre. Sur les 150.000 habitants de la ville, un tiers est dispatché à travers le reste de l’Ukraine et un autre dans d’autres pays. “50.000 habitants, l’équivalent de la population briviste”, ne peut s’empêcher de comparer Frédéric Soulier.

“Notre devoir est d’aider nos concitoyens restés sur le sol ukrainien, notamment au centre d’accueil de Zaporijia. Nous essayons de les aider dans tous les domaines, matériel, juridique… L’enseignement est maintenu on line grâce à nos professeurs qui sont toujours là pour les enfants. Nous travaillons aussi pour ceux qui ont quitté le pays et voudront revenir après”, détaille le maire ukrainien.

“On est impatient de retourner chez nous”, glisse en ukrainien d’une petite voix Arina, 7 ans. Ivan Fedorov flanche un instant. “On va tout faire pour que vous reveniez dans un pays libéré”, se reprend-il. “On travaille sur la “désoccupation”. Le champ est énorme car on ne sait pas dans quelle situation nos concitoyens vont retrouver leur territoire. Nous nous sommes rendus à Kherson et nous avons pu constater tout ce qu’il y avait à refaire. On a besoin de réparer nos infrastructures, nos routes. On a besoin d’ambulances, de générateurs… la liste est énorme. Nous sommes dans une grande difficulté.”

“Où est-ce qu’on peut aider?”, interroge Frédéric Soulier. “Merci déjà d’accueillir nos citoyens, c’est de l’aide réelle. Ce soutien de citoyens français à citoyens ukrainiens est très important. Nous voulons devenir citoyens européens et ça commence par établir une collaboration entre nos villes jumelles, dans le domaine culturel, éducatif, médical… Je ne peux pas venir, mais je peux envoyer chez vous mon adjoint pour discuter de votre aide”, a suggéré Ivan Fedorov. “À bientôt pour recevoir la délégation  de Melitopol”, a conclu Frédéric Soulier.

Sur ce sujet, vous pouvez consulter notre précédent article:

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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