À 12h15 ce lundi 16 octobre, la Ville a organisé un hommage au professeur odieusement assassiné vendredi à Arras par un jeune radicalisé. Discours du maire, minute de silence, Marseillaise dans un recueillement fédérateur. Tragique écho, trois ans jour pour jour  à l’hommage rendu sur cette même place à un autre professeur victime lui aussi de obscurantisme, Samuel Paty.

“La Nation fait bloc face à l’insoutenable des visions totalitaires car une religion doit apaiser, elle ne doit pas inquiéter. La foi ne fait pas la loi”, a posément déclaré le maire Frédéric Soulier, revétu de son écharpe tricolore,  ntouré des membres du conseil municipal, du sous préfet, de l’inspectrice d’académie Valérie Nogue.

Tout autour, sur la place Jean-Charbonnel, les visages étaient graves, encore sous la sidération des faits qui se sont produits ce vendredi 13 octobre. Une présence silencieuse, déterminée à témoigner son soutien aux familles, à l’établissement, à la ville d’Arras endeuillée, et au-delà son attachement aux valeurs républicaines, de tolérance dans la laïcité.

Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, le rassemblement sonne comme un mauvais glas : une école une nouvelle fois attaquée, encore une fois la cible du terrorisme, de nouvelles victimes, un professeur de lettres assassiné, Dominique Bernard, trois autres membres de la communauté éducative blessés.

Si le maire avouait ne pas avoir trouver de “mots assez forts pour traduire l’effroi ressenti”, il a choisi ceux qui portent pour mobiliser les consciences: “Attaquer une école et ce qu’elle représente, c’est s’élever contre la mission qui est la sienne. Attaquer le savoir des libertés, c’est promouvoir la conscience vide de sens. Attaquer l’institution française, c’est s’attaquer aux valeurs des droits de l’homme, et ce qui est visé, c’est tout à la fois l’École de la République, et la République par et dans l’École.”

Il a aussi appelé à dépasser nos différences d’opinion pour faire front sur notre essentiel commun. “En ce jour de recueillement et pour la Nation, face à l’abominable idéologie des fanatiques, nous devons être impénétrables par notre unité, par nos valeurs. Et soyons impitoyables face à ceux qui combattent les valeurs laïques, envers ceux qui importent toute forme d’idéologie terroriste sur notre sol. Ce matin nous sommes réunis pour exprimer notre résilience et notre révolte face aux promoteurs de la haine et de la guerre, et ce quels que soient leur forme.” Un combat du quotidien. Parce que ne pas se positionner pour ce à quoi l’on tient, ce qui fonde notre société… on finit fatalement par le perdre.

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