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Brive au cœur de la maintenance et de la conception des engins SNCF

Philippe Nauche lors de la visite de l'EIV de Brive ce matin.

“Suite à votre visite du chantier SNCF à la gare d’Aubazine, vous avez souhaité découvrir l’envers du décor. Nous y sommes.” C’est avec le sourire que Pascal Dumont, directeur délégué infrastructure SNCF, a accueilli les élus sur le site briviste de l’EIV (Etablissement industriel équipement) Quercy Corrèze, au cœur du quartier d’Estavel. Le directeur de l’EIV, Dominique Colin, était également de la visite. Ville et Communauté d’agglomération de Brive (CAB) étaient représentées avec notamment Philippe Nauche, et sa double casquette de maire et de président de la CAB, et Patricia Broussolle, 1ère vice-présidente de la CAB. La visite aura duré deux heures. Il fallait bien ça pour découvrir un site unique en France, étonnamment méconnu des non-cheminots, et qui compte plus de 200 employés. Ce bâtiment abandonné "vaut bien un Zénith" !L’endroit est superbe. Des bâtiments anciens abritant des ateliers SNCF nés, pour certains, en 1921. Derrière chaque porte, on s’attend à voir surgir le Jean Gabin de “La bête humaine”. Près de la rotonde où quelques herbes folles ont osé s’aventurer entre les traverses, un immense bâtiment abandonné, en briques rouges, attire les regards et suscite aussi quelques envies : “Rendez vous compte de ce qu’on pourrait faire ici !”, lâche Philippe Nauche dans un large sourire. Plus de 200 personnes travaillent à l'EIV de Brive“Un endroit comme ça, ça vaut bien un Zénith non ?” Passé ce petit aparté, d’autres endroits ont retenu l’attention des visiteurs.

Inauguré il y a quatre mois, l’atelier grenaille-peinture est un joyau. Moderne et performant, il voit passer entre ses entrailles (deux modules de 30m de long traversés par une voie ferrée) nombre d’engins de maintenance. Tant ceux qui sont réparés de fond en comble sur le site briviste que ceux conçus et construits par les employés. En équivalent annuel, c’est une cinquantaine d’engins qui sont grenaillés (en respectant les normes environnementales puisque les 4t de grenaille sont recyclées en circuit fermé) puis peints. Une activité qui pourrait être potentiellement doublée. Et les responsables comptent bien voir leur atelier flambant neuf accueillir de plus en plus d’engins dans les années à venir.

Cette nouveauté ne doit pas faire oublier le savoir-faire plus ancien de l’EIV de Brive, de l’atelier draisines à celui consacré aux engins multifonctions en passant par le pôle qualité sécurité environnement et d’autres lieux encore. L'atelier peintureAvec ses 180 employés à la production, sa centaine d’agents de maitrise et ses 30 cadres, l’établissement, qui compte sept ateliers, peut s’enorgueillir d’être le principal site de maintenance d’engins techniques SNCF en France. “Le site de Brive est effectivement unique en France et il fait notre fierté”, explique Pascal Dumont. “Nous avons aussi, répartis sur le territoire, 23 petits garages pour l’entretien régulier des machines.”

De la conception à la livraison d’engins

Si la maintenance reste de loin le gros de l’activité de l’EIV avec 90.000 heures effectuées annuellement, la conception et la construction (18.000 heures par an) sont une belle vitrine pour l’établissement. “On répond à la fois aux exigences de la direction nationale et aux remontées des employés de la production pour concevoir puis construire les engins les plus efficaces possible”, explique l’un des dix employés du bureau d’études. Sur l’écran de son ordinateur, des centaines de lignes semblent tracer les contours d’une roue et d’un essieu. Le bureau d'étudesRien n’est moins sûr tant les traits, par leur nombre et leur enchevêtrement, virent presque à l’abstrait. A deux pas, sur un autre écran, un autre employé cherche le meilleur moyen de placer une motorisation au cœur d’une machine en fin de construction et qui devrait faire ses premiers tours de roues dans quelques semaines. C’est ce même bureau d’études qui définit comment doivent se faire les maintenances des engins sur le plan national.

“Ce site est une référence national”, s’est félicité Philippe Nauche, dont un oncle et un grand-père ont travaillé sur place. “Même si on peut avoir des appréhensions sur l’organisation commerciale de la SNCF sur la région, pas d’inquiétudes à avoir du côté du site de Brive de l’EIV.”

A deux pas des voies, un jardinier.Sur un plan plus général, le président de la CAB a signifié son attachement au transport ferroviaire avec “la mise en place du pôle intermodal, l’arrivée prochaine, en forme de bouffée d’oxygène, de la Ligne à grande vitesse (LGV) qu’il faut anticiper et dont il faudra faire un succès commercial” et l’intention de “rendre accessible aux wagons de FRET les zones d’activités du territoire”.

Le site de Brive de l’EIV (qui compte aussi le site de Bretenoux et sa centaine d’employés chargés notamment de la fabrique de traverses en bois) va poursuivre son essor avec le développement de la maintenance des essieux : “Nous faisons déjà ce type de maintenance mais pas dans sa globalité. Le but est, dans les deux ans, d’être autonome, et ça passera probablement par l’apparition sur site d’un nouveau bâtiment.” Dans le même délai, un atelier de décontamination devrait également pousser à deux pas des jardins entretenus, à proximité des voies, par quelques retraités adeptes de pommes de terre et de courgettes comme on ne trouve plus guère que sur les marchés.

La cabine de grenaillage

Une draisine qui a subi une autre forme de peinture que celle effectuée dans l'atelier SNCF

Le directeur de l'EIV Dominique Colin montrant un casque utilisé lors du grenaillage

Des ateliers très colorés

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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