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Brive à l’avant garde du Retour progressif vers l’emploi

Nijko, Lætitia, Camille et Gabriel au centre.

C’est un dispositif innovant dont Brive est précurseur. Ce Retour progressif vers l’emploi (RPE) s’adresse aux personnes très éloignées du marché du travail et leur propose des solutions individualisées, très souples, pour que petit à petit elles se réinsèrent par l’emploi mais à leur rythme. Ces personnes bénéficient également d’un accompagnement complet. Porté par de nombreux partenaires, notamment par l’État, organisé par le CCAS de Brive et la Régie du territoire, ce dispositif très efficace est cependant expérimental et pourrait disparaître.

Rencontre rue Gabriel-Malès où se situe la Plateforme Accueil hébergement insertion (AHI), lieu unique où tous les acteurs de ce dispositif sont regroupés pour une plus grande efficacité.

 

Mi-mai, Frédéric Soulier, maire de Brive, accompagné entres autres de Frédérique Meunier, députée de la Corrèze, de Salima Saa, préfète de la Corrèze et de Philippe Laycuras sous-préfet de Brive, est venu rendre visite à quatre personnes bénéficiant de l’opération Retour progressif vers l’emploi. Un dispositif original dont Brive est précurseur et ville test en quelque sorte.

Le principe est simple, il s’agit d’accompagner le plus souvent des personnes sans domicile fixe ou en tout cas des personnes très éloignées de l’emploi, souvent accidentées de la vie, vers un retour progressif à l’emploi. Une méthode souple, individualisée qui semble parfaitement convenir à Camille, Lætitia, Nijko et Gabriel qui bénéficient actuellement de ce dispositif. Bien entourés par tous le personnel de la plateforme AHI.

 

Un des points forts de Brive est de bénéficier de cette plateforme où tous les acteurs sont réunis… tout ce maillage est important.

« Brive est la seule ville en France de cette taille à tester ce dispositif. C’est un dispositif très adapté, évolutif et progressif pour des personnes qui n’ont pas travaillé depuis longtemps, qui rencontrent également d’autres difficultés, de logement par exemple et qui rend difficile l’accès aux dispositifs classiques, notamment les chantiers d’insertion. On commence à travailler quatre heures par semaine pour arriver à vingt heures. C’est la Régie du territoire qui porte tout ce qui est emploi, et nous, nous occupons de tout ce qui est accompagnement social pour que la situation avance de manière globale. Car bien souvent aussi ces personnes ont délaissé toutes démarches concernant leurs droits… il faut mettre à jour les situations administratives, trouver un logement… ouvrir un compte bancaire… puis progressivement réfléchir à un projet professionnel viable et adapté, explique Charlotte Fauvergue, responsable du Centre d’hébergement et de réinsertion social Bernard Patier et co-responsable du dispositif RPE. C’est une sorte de rampe de lancement… »

 

Séverine Lonjon, directrice Régie du Territoire, en charge du volet emploi et co-responsable du dispositif RPE. « Le travail est extrêmement bien fait. Le taux d’absentéisme est très bas… D’un point de vue plus personnel, on constate des évolutions, le travail leur permet de retrouver confiance en eux, cela les motive. Et c’est valorisant. »

Gabriel, Camille, Lætitia, Nijko sont très fiers du travail qu’ils font. Ils désherbent la moitié des rues de Brive, ils se rendent utiles et contribuent à la beauté de cette cité, de leur ville. Après des années ou des mois de galères, la rue pour certains d’entre eux, non par choix mais souvent victimes d’accidents de la vie, abîmés ils se reconstruisent. Ils leur faut un peu plus de temps qu’à d’autres. Il faut reprendre des habitudes perdues, vaincre certaines dépendances… réapprendre à s’aimer.

Gabriel évoque la fierté quand on lui a dit que le travail est bien fait, Camille et Lætitia s’accrochent pour passer plus de temps avec leurs enfants, quant à Nijko, il devrait sans doute travailler prochainement pour une association caritative bien connue…

Ce dispositif très souple leur plaît. Les choses se mettent en place à leur rythme. Tous ont déjà travaillés et ont connu une vie dite “normale” et souhaitent que ce dispositif continue car c’est une vraie chance, ils en sont tous conscients.

« Depuis sa mise ne place il y a un an, dix-neuf salariés ont bénéficié de ce RPE. Certains ont depuis été embauchés sur des chantiers d’insertion, d’autres sur de l’intérim longue durée… », ajoute Charlotte Fauvergue.

Un moment d’échanges sous la pergola de la Plateforme a  eu lieu entre la préfète, le maire, le sous-préfet et Gabriel, Nijko, Camille et Lætitia. Un instant d’écoute réciproque et respectueux entre personnes qui n’ont pas forcément l’habitude de se parler.

« C’est un travail d’orfèvre qui est mené ici (à la plateforme, ndlr) car il faut convaincre tous les acteurs de la souplesse du dispositif, c’est du sur-mesure, souligne Michel Da Cunha, adjoint à l’action sociale. Ce dispositif, on y a mis tout ce que l’on sait faire. C’est un engagement mutuel, réciproque et ça marche. Tout le monde y gagne. Du travail, de la reconnaissance… C’est aussi un super exemple de collaboration entre différentes structures CCAS, Régie du territoire et l’État. »

Frédéric Soulier, attentif, a affirmé que pour lui, « ce dispositif était une grande fierté. Ce retour pas à pas vers l’emploi c’est aussi un retour dans la société avec un système de contrepartie très intéressant et qui mérite de continuer », a souligné le maire.

Julien Allain

Julien Allain

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