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Ben joue le trublion pour son vernissage au Garage

vernissage de l'exposition J'écris donc je suis au Garage, en présence de Ben

Les vernissages se suivent et se ressemblent. En général. Mais pas quand le phénomène Ben en est. L’artiste a bousculé vendredi soir les règles qui régissent d’ordinaire ce genre de cérémonie. Il a offert de vivre aux spectateurs, certains réservés, d’autres emballés, un moment qu’ils ne sont, en tout cas, pas prêts d’oublier. L’exposition J’écris donc je suis se poursuit tout l’été au Garage. Entrée libre. Plus d’infos au 05.55.88.80.81.

vernissage de l'exposition J'écris donc je suis au Garage, en présence de BenMais quelle mouche l’a piqué ? Installé sur un trône, qu’encadrent une vingtaine de ses œuvres, le roi Ben, bientôt 79 ans, est plongé dans une infinie causerie. Ben a beau trôner, son accoutrement (short beige tacheté d’encre mal nettoyée, chaussettes blanches remontées, drôle de tennis qu’on dirait de plongée et bretelles entre lesquelles se sont emberlificotées ses lunettes) le range plus du côté des couronnés de Ionesco ou de Jarry que du roi soleil.

Mais à qui parle au juste cet artiste, parmi les plus populaires de son temps, inscrit dans l’avant-garde artistique post-moderne, et également l’un des principaux fondateurs du mouvement Fluxus? Au tout-venant! Qu’on l’écoute ou pas, qu’on soit là ou non, il ne s’arrête pas et discourt à bâtons rompus.

vernissage de l'exposition J'écris donc je suis au Garage, en présence de BenIl parle de quoi au fait? De tout! Et donc de rien aussi. De création et de nécessaire innovation, de société de compétition, de la beauté de la rue piétonne de Brive et des femmes dans la ville, du clonage des ethnies et d’occitan aussi qui semble être son dernier dada. L’énergumène n’en démord pas: Brive se situe en terre d’occitanie. Et, quand il se sent à court et que personne ne le relance (bien qu’il exhorte les gens à lui adresser des questions), il soulève une pancarte où est par exemple inscrit: “Je cherche la gloire”, qu’il baisse soudainement en s’exclamant: “Ah non c’est vrai, ça, je l’ai déjà!” Et il suffit qu’une jeune femme prenne la pose à ses côtés pour qu’il arbore un large sourire et apparaisse aux anges! Patience. L’artiste reconnu pour ses installations et connu pour ses écritures est en performance!

vernissage de l'exposition J'écris donc je suis au Garage, en présence de BenEt quand le bonhomme se lève, la place vacante laisse alors discerner sur le dossier de son fauteuil l’écriture suivante: “Il a dit la vérité. Il sera exécuté.” Il se lève pour quoi au fait? Pour aller danser le tango pardi, dans un rectangle délimité au sol et prévu à cet effet.

Jean-Marc Comas, maire adjoint en charge de a culture a rejoint le Garage une fois le conseil municipal terminéQuand il ne parle pas de lui, de son travail ou de ses convictions (il assume totalement la démesure de son ego), Ben loue le travail des autres jeunes artistes (ceux de La Station et autres invités) qui participent à ses côtés à l’exposition dont l’écriture tient lieu de fil rouge. Difficile d’entendre ses louanges pourtant. Il faut dire que le Garage, foisonnant, est aussi bruyant. La faute à la foule, mais plus encore aux œuvres. La cocasse roue de la fortune de Ben en fait du bazar en tournant; mais ce n’est rien comparé à l’impressionnant gong dont l’intensité sonore et subite surprend immanquablement ou à l’imposant ballon en plastique qui, en se gonflant ou se dégonflant, impulse un tourbillon de petits bouts de papiers ou les expulse, c’est selon.

Les Signatures de Ben, prêtées pour le jour du vernissageBref, ce vernissage a fait un sacré foin. Pourtant, du côté du Garage, on se sait verni. “On a eu la chance de pouvoir avoir les artistes”, à commencer par Ben. Ce qui n’était pas gagné d’avance. “Pour nous, qui sommes tournés vers les liens entre artistes et le public, c’était important”, indique Lydia Scappini, directrice des lieux. “On a aussi eu la chance que les artistes s’investissent.” Et de citer la création par Ben, spécialement pour Brive, de l’œuvre avec le titre de l’exposition, ou encore le prêt, pour le jour du vernissage, de ses signatures. “Un beau cadeau. S’attendait-elle néanmoins à tel tintouin? “Je ne m’attendais à rien!” Mais connaissant les habitudes de l’oiseau, elle savait que ce vernissage aurait une saveur particulière. Consciente que ce numéro a pu plaire comme déplaire, elle termine: “Si on a pu interpeller, c’est bien. C’était le but.” 

L’exposition J’écris donc je suis, Ben, La Station & invités se poursuit jusqu’au 7 septembre. Passée cette date, la peinture blanche viendra recouvrir l’écriture de Ben inscrite à même le mur du Garage. Entrée libre. Infos et horaires sur le site du Garage.

vernissage de l'exposition J'écris donc je suis au Garage, en présence de Ben

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vernissage de l'exposition J'écris donc je suis au Garage, en présence de Ben

 

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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