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Beaucoup d'éloquence pour promouvoir la mixité

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Cet après midi, les collégiens en 3e de Jean Moulin et Jean Lurçat ont rivalisé en concours d’éloquence sur l’égalité professionnelle femmes-hommes. En dix scènes bien tournées, en groupe ou en solo, ils ont ciblé les stéréotypes et absurdités qui règnent encore sur les métiers, s’ouvrant un peu plus l’horizon à l’heure où justement ils vont devoir s’orienter.

 

Campus femmes Hommes5Pour les collégiens, ce concours d’éloquence était l’aboutissement d’un travail de réflexion débuté en février dernier et initié par la Ville de Brive. Tout avait alors commencé par une rencontre avec Thierry Benoit, fondateur de l’association La Boucle, et directeur des études du diplôme “conseiller-ère/référent-e égalité entre les femmes et les hommes” à Paris III et VI. Le spécialiste a amené les 160 élèves des deux établissements à s’interroger sur les “préjugés”, “stéréotypes”, “idées reçues” véhiculées à notre insu sur la pratique de métiers, en les invitant ainsi à “sortir du cadre”. C’est exactement ce qu’ont fait quelques uns d’entre eux en osant mettre en scène leurs ressentis.

Campus femmes Hommes2Les 8 groupes et 2 solos ont fait preuve de beaucoup de malice, d’originalité, de poésie quelquefois, d’humour, de courage aussi indéniablement devant tous leurs camarades rassemblés dans l’amphithéâtre du campus universitaire, pour illustrer le thème en moins de 5 minutes. Beaucoup ont choisi de croquer des métiers encore jugés “à contre-emploi”: l’entretien d’embauche d’un esthéticien, le recrutement d’une garde du corps, une carrière de rugby woman…

Campus femmes Hommes6“L’odeur du cambouis, je dis oui”, clame Julianne dans le slam d’une mécanicienne. “Le garage, c’est ma batterie”, ajoute “la fille qui murmure au moteur”. “Tu auras peur de te casser un ongle”, la dissuade un de ses comparses de scène. “Ecoute ton coeur et crois en toi”, conclut leur sketch. “Femme au volant, accident au tournant”, entament ceux qui ont choisi un métier de la route. “Peu importe notre sexe, pour conduire un camion, nous sommes tous égaux.”

Campus femmes Hommes7Il y a eu des moments touchants comme lorsque Magali se lance solo dans un éloge à sa mère, seule femme cableuse de son atelier “malgré les moqueries sexistes”. Un exemple pour elle. “Je l’admire”, confie-t-elle: “Une femme doit pouvoir faire le métier dont elle rêve”. Les hommes aussi d’ailleurs comme s’y attèle un trio s’engouffrant dans les professions de la petite enfance. “Pour réussir dans un métier, il faut être passionné, femme ou homme qu’importe”, assurent trois autres. “Il suffit de leur laisser une chance pour savoir s’ils en seront capable ou pas”, suggère un groupe. “N’écoute pas ceux qui veulent t’en détourner”, insiste un duo de filles. “Ne nous voilons pas la face”, déclame d’une même voix Axel et Nouhaila lancés dans un tour de la terre des femmes présidentes…

Campus femmes Hommes4Si bruissant entre chaque intervention, le jeune public se tait instantanément à chaque passage, opine silencieusement, sourit avec complicité, applaudit à tout rompre. “Je suis surpris de tout ce qu’ils ont formalisé avec intelligence”, se réjouit Thierry Benoit. “Ils ont fait un gros travail de recherche et de réflexion. Et surtout, on voit qu’ils y ont pris plaisir.”, constate-t-il. “Pour établir l’égalité, il faut des lois bien sûr, mais il faut aussi l’enseigner et de manière ludique.”

Campus femmes Hommes3Qui dit concours, dit jury. La tache aura été ardue pour celui du jour tant les présentations se sont révélées aussi riches que variées. Chaque participation a donc été récompensée par un prix de l’audace, de l’inventivité, de la conviction,de la persévérance… Car l’essentiel était bien ailleurs, dans la réflexion entamée. “Il faut continuer à combattre ces clichés”, avait scandé très justement Mohammed en solo.

Ce projet est le deuxième développé par la Ville, signataire de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, sur ce thème avec des élèves en fin de collège. “Il y en aura d’autres”, assure Sandrine Maurin, adjointe au maire en charge de la cohésion sociale. La Mission droits des femmes et égalité de la Corrèze ainsi que le Crédit agricole Centre France étaient partenaires de cette action.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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