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Autisme et numérique : une compatibilité pédagogique

Chaque jour à « l’appart » de l’Adapei, Michèle Chagnaud, Valérie Deusy éducatrices spécialisées et épaulées le jeudi et le vendredi par William Lafleur, aide médico psychologique, accueillent sept jeunes de 15 à 20 ans diagnostiqués avec des troubles du spectre de l’autisme. Le numérique s’est rapidement imposé comme leur outil d’apprentissage et de communication.

Du lundi au vendredi Alexis, Eminé, Kevin, Sébastien, Samuel, Laurie, et Zélia viennent, comme  le souligne Valérie Deusy éducatrice spécialisée depuis trente ans, « apprendre à apprendre ». Dans le monde qui est le leur ; un monde où les codes sont bouleversés, où les interactions entre mots et objets s’effectuent autrement, un monde où les mots que l’on met sur les choses n’ont pas la même résonance, il faut effectivement apprendre à apprendre autrement.

Selon la classification internationale des maladies de l’OMS, l’autisme : « trouble envahissant du développement » et qui n’est plus considéré comme une affection psychologique ou comme une maladie psychiatrique, affecte les fonctions neurologiques. Trouble de la communication, perturbation des relations sociales et troubles du comportement en sont les principaux symptômes.

Si les « Troubles du Spectre de l’autisme »(TSA) ne se guérissent pas, des thérapies et les interventions cognitivo-comportementales peuvent apporter des améliorations considérables. Les outils du numérique se sont intégrés dans le secteur médico social comme un support complémentaire dans l’accompagnement pédagogique. L’Adapei de la Corrèze utilise tablettes, GPS, smartphone… auprès d’enfants et d’adultes présentant ces troubles. Les nouvelles technologies utilisées comme « facilitateurs » dans une démarche de communication, permettent de développer les apprentissages, l’autonomie ainsi que les interactions avec l’extérieur, mais toujours dans un esprit ludique et motivant !

 

« Avant on travaillait avec du papier »

 

Avant, pour expliquer le déroulement d’une journée ou d’un apprentissage, on travaillait avec du papier, raconte Valérie Deusy. Il fallait remettre aux jeunes des feuilles couvertes d’images avec les tâches qui y étaient reliées ainsi que les emplois du temps ou les objectifs à atteindre dans une journée. Cela impliquait beaucoup de manutention pas mal d’encombrement et beaucoup d’inconvénients. Aujourd’hui avec les tablettes numériques les jeunes interagissent directement et individuellement avec l’objet et prennent connaissance d’une manière simple, rapide et efficace des consignes. »

L’outil numérique s’est imposé aux éducateurs de L’Adapei. « C’est pratique, visuel et non stigmatisant, poursuit Valérie Deusy. L’i Pad est un outil facilitateur au niveau de l’autonomie tout comme au niveau de la communication et c’est ce que nous recherchions. »

A « l’appart », on travaille le quotidien. On apprend à réaliser en continu une tâche d’un bout à l’autre. Des pictogrammes détaillant plan par plan l’intégralité d’un programme comme la préparation d’une purée, d’une soupe, la fabrication d’un objet, le montage d’une pièce sont intégrés sous forme de photographies dans des logiciels simples par les éducateurs. Les jeunes n’ont plus qu’à faire défiler les images et mettre en pratique les consignes qui y sont associées. « Ce qu’il faut, c’est initier le geste qui permet de passer d’une séquence à l’autre et d’atteindre l’objectif final et sa gratification. C’est ainsi que s’effectuent pas à pas les progrès qui accompagnent nos jeunes, chacun à leur manière, vers un seul objectif : celui de l’autonomie avec en prime l’intégration dans un univers qui grâce à l’acquisition nouvelles compétences cesse d’être parallèle. »

ADAPEI 3 allée des Châtaigners 19360 Malemort

05 55 17 75 90

www.adapei-19.fr

 

 

Frédérique Brengues, Photos : Sylvain MARCHOU

Frédérique Brengues, Photos : Sylvain MARCHOU

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