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Auteurs d’ici ou qui y reviennent

La Foire du livre de Brive a réuni ce week-end plus de 400 auteurs en tous genres et parmi eux ceux du cru. Le plus connu, Christian Signol bien sur, indétrônable recordman des ventes avec encore 1.100 livres écoulés sur cette édition. Il y en a aussi bien d’autres, éparpillés à travers les stands, qui illustrent la diversité et la richesse de la littérature. Rencontre avec deux d’entre eux.

Avec son Dictionnaire amoureux dans la collection Plon, Bernard Thomasson signait à la Foire de Brive son douzième livre. Dans un genre encore différent. Après des romans, sur la résistance, le marathon ou Berlin, des nouvelles, des récits sur l’histoire des plats ou des portraits de chefs, l’auteur passionné déclare cette fois sa flamme à son lieu de travail, mais oui, cette drôle de “maison ronde” de la radio et de la musique.  “J’écris sur ce qui me touche”, explique le journaliste originaire du Limousin où il a débuté sa carrière et qui est aujourd’hui rédacteur en chef adjoint à France Info. “Lors du confinement, j’en est été tenu éloigné, c’est ce manque qui a créé le désir de me lancer dans l’aventure et Plon m’a suivi.”

Lors de son arrivée dans la Maison il y a 30 ans, le provincial en avait écumé tous les couloirs, une façon d’entrer en résonance. Et puis la routine a pris le dessus sur l’émerveillement. “Comme la plupart des salariés qui y travaillent, j’ai plaisir à y aller, mais je me suis aperçu que j’en franchissais les portes sans plus vraiment la voir, prendre la mesure de sa beauté.” Alors, il l’a redécouverte de l’Agora aux Zigotos, en contant sa construction il y a bientôt 60 ans, sa rénovation, ceux qui ont contribué à son prestige, sans oublier de fureter du côté de l’abri antiatomique… Le tout au fil d’un alphabet qui égrène les anecdotes, les rencontres, les studios, les émissions, la rue traversante… Trois ans d’écriture. Un bon pavé de 700 pages que l’on effeuille au gré de ses envies comme autant d’entrées latérales.

“C’est le premier bâtiment en France à avoir été équipé de la géothermie, de vitres aussi hautes… C’est une dame honorable qui s’est régénérée de l’intérieur. À la différence d’un serpent, elle a gardé sa peau: tout a été désossé et reconstruit avec des outils modernes, à la pointe des technologies, sans qu’elle perde son identité. Il y règne de bonnes ondes”, conclut-il. Si ce n’est pas une déclaration d’amour… Présent les trois jours, l’auteur ne boude pas non plus le plaisir des retrouvailles. “C’est ma cinquième ou sixième Foire. J’ai des anciens du lycée, de la radio qui viennent me voir. Cette Foire a un côté affectif qui ranime la jeunesse, ce petit pincement comme un retour au pays.”

À l’autre bout de la Foire, Franck Klarczick savoure également sa cinquième présence à domicile avec son polar Flots noirs aux éditions Les mots qui portent. “Être à Brive, c’est une chance, les élus ne sont pas si nombreux. C’est ma ville d’adoption, j’y suis depuis 13 ans. Ça fait plaisir.” D’autant que le policier qui écrit des policiers, figure dans le top 10 des ventes de cette édition 2023 avec 300 livres écoulés ! Et ça a défilé en continu à son stand durant les trois jours. L’homme de terrain n’est pas avare de contact et d’échange. “Il y a des gens qui connaissent mes précédents romans et d’autres pas du tout. La scène de la joggeuse, c’est celle dont on me parle le plus souvent. Les lecteurs attendaient aussi la troisième enquête de Gabriel Marcini.” Son personnage fétiche, un lieutenant originaire du Nord.

Cette fois, l’intrigue se passe à Brive. Marcini enquête sur plusieurs enlèvements et la mort d’un homme dont le corps a été retrouvé dans la Corrèze. Les investigations orientent les policiers vers le 126e régiment d’infanterie. Les recherches n’en deviennent que plus difficiles. Entre secret militaire, déni médical et scandale sanitaire, son enquêteur devra, comme toujours, batailler contre sa hiérarchie pour résoudre l’affaire.

Bien sûr, tout est pure fiction, même si l’auteur s’appuie sur son vécu de flic. Son vécu tout court. Point de hasard si l’intrigue imbrique une affaire médicale. Frank Klarczyk espère ainsi alerter sur la maladie de Lyme qui relève souvent de l’errance médicale et donc du cauchemar pour les patients pendant que le mal se propage. “Une proche a été touchée par cette maladie.” Il s’est beaucoup documenté et entend apporter sa modeste contribution à la reconnaissance de cette maladie, à un diagnostic plus rapide et à une prise en charge adéquate par les autorités sanitaires et médicales. Une façon de soutenir les victimes de ce fléau. “L’écriture est pour moi un exutoire par rapport à mon travail de policier“, reconnait-il. “Et puis ça montre aussi un autre aspect de la police.”

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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