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Au coeur du dispositif Sentinelle avec le 126

Les Bisons du régiment briviste sont régulièrement engagés dans l’opération Sentinelle. Une mission de protection des Français qui s’est encore récemment déroulée à Paris et qui leur tient particulièrement à cœur. Photos 126e RI.

Depuis les dramatiques attentats, c’est une mission de sécurité nationale à laquelle participe activement le régiment briviste, au même titre que d’autres unités de l’armée de terre. Des rotations régulières de deux mois, à Paris comme sur le reste du territoire. Cette fois, la dernière contribution aura été plus importante : 370 Bisons au total.

Un état-major et des patrouilles

Du 4 octobre au 6 décembre, les Brivistes ont armé trois compagnies qui ont été déployées en patrouilles dans une quinzaine d’arrondissements parisiens. Participait aussi, ce qui est plus rare, l’état-major du régiment avec à sa tête son chef de corps, le colonel Hugues Perot. Stationné à Vincennes, cet état-major tactique a assuré le commandement du groupement en charge de la capitale intra muros, avec sous ses ordres ses propres Bisons et d’autres unités. Une mission opérationnelle au plein sens du terme, qui s’appuie sur des patrouilles à pied, toujours en mouvement, avec un équipement certes allégé mais des armes approvisionnées.

« L’environnement parisien est complexe, avec une sensibilité médiatique plus importante. Il y a un effet loupe », précise le colonel qui n’a heureusement pas eu de crise sécuritaire majeure à gérer. « Il y a un bruit permanent d’événements, d’incidents, avec beaucoup d’interactions. Il faut être apte à réagir à ces différentes situations. » La feuille de route cible la lutte antiterroriste : assurer une présence dissuasive, être visible, protéger et rassurer la population en quadrillant la zone par des patrouilles. « On apporte une réelle plus-value, car on reconnaît notre capacité à neutraliser une menace. » Prévenir certes, mais aussi réagir très vite si nécessaire. « C’est la force de notre maillage de zone. On peut intervenir rapidement sur site et être le grain de sable qui stoppe la tuerie de masse. C’est le cœur de notre mission. On sait faire. »

Rester vigilant sur la durée

Dans cette mission, les Bisons ont dû relever deux défis. « Le premier est de conserver en permanence une parfaite maîtrise de l’emploi de la force. Il s’agit, justement parce que nous sommes armés, d’être capables d’employer le bon niveau de violence pour répondre, dans le respect légal de la légitime défense. Tous nos soldats y sont spécifiquement formés dans le cadre de leur préparation. » L’autre défi est de rester vigilant sur la durée. « Deux mois, c’est long et il faut être toujours à 100 %. La menace peut venir à n’importe quel moment, au coin de la rue. Les chefs doivent savoir redonner du sens régulièrement à la mission. Ça peut paraître anodin, mais c’est une vraie gageure. » D’autant que le risque est accru pour les militaires qui sont, de fait, davantage exposés, comme l’a illustré le mandat précédent pendant lequel des soldats ont été fauchés par un véhicule bélier.

« La menace est une réalité. Bien sûr, nous ne sommes pas au Mali par 45° à crapahuter avec tout l’équipement et à poursuivre le djihadiste. Mais c’est une mission sollicitante, physiquement et mentalement. » Avec pour tous, le sentiment très fort que cette présence apporte plus de sécurité aux concitoyens.

Des remerciements appréciés

« On a vu un changement de mentalité au sein de la population », relate le sergent Christian qui est arrivé cet été au 126. Engagé à l’âge de 21 ans, il possède une solide expérience acquise en 18 ans de service passé chez les chasseurs alpins comme en Bretagne. « Les gens sont sensibles à notre présence. Nous recevons des remerciements, des saluts, des gestes de sympathie. Davantage de la part des Parisiens que des touristes », note-t-il. « On s’est engagés pour la France, que les gens nous soient reconnaissants, ça marque. » Lui qui ne compte plus le nombre de ses opérations extérieures, avoue ressentir une émotion plus particulière en mission Sentinelle. « C’est comme si je défendais ma famille. On a encore plus conscience de savoir pourquoi on est là : la sécurité des nôtres, de nos enfants. »

Comme ses camarades, il aura pendant deux mois arpenté le bitume, les monuments touristiques, les Invalides, la tour Eiffel, les gares, les lieux d’affluence… « Il n’y a pas de routine car on change de sites tous les jours, c’est aléatoire. » Lui qui a connu le déclenchement de Sentinelle après les attentats de janvier 2015, avec fatalement des conditions de vie plus rustiques pour faire face à l’urgence, apprécie l’amélioration apportée au quotidien des soldats, leur hébergement, leur restauration, la gestion des repos… « La famille peut nous rejoindre pendant nos quartiers libres. »

Avec ses camarades, le sergent Christian a retrouvé début décembre la caserne Laporte, mais deux compagnies sont reparties dans la foulée, à Paris et en Nouvelle-Aquitaine, participant ainsi au déploiement de 7 000 hommes mobilisés en permanence dans cette opération Sentinelle. Un gros effort sollicité auprès des régiments qui s’ajoute aux opérations extérieures programmées.

Le régiment va d’ailleurs entamer une phase de préparation opérationnelle dite interarmes. « Une grosse période d’entraînement où l’on nous met à disposition des moyens conséquents pour être capables d’être projetés en opération, ce qui est prévu pour 2019 », explique le colonel Hugues Perot. Le régiment aura toutefois dans le courant 2018 une période d’alerte Guépard, prêt à partir pour une réaction d’urgence.

Enfin, côté infrastructures, les travaux se poursuivent sur la caserne Laporte. Le nouveau poste de sécurité devrait être achevé courant février, un troisième bâtiment de compagnie est en rénovation et le monument aux morts est en cours de réalisation sur la place d’armes.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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