On se souvient encore de la soirée années 80 lors du cru 2008 de Brive plage, référence en matière d’ambiance et d’énergie déployée sur scène (par Emile et Images). On peut se demander si Magic System n’a pas fait encore mieux ce vendredi soir. Le feu n’était pas dans le ciel, fort heureusement, mais il était sur le sable! Quelle ambiance! Après la très bonne première partie assurée par Kristo Numpuby et ses musiciens et consacrée au grand Georges Brassens repris en version swing africain, l’un des cuistots de la plage a vécu, en même temps que le public, une belle séquence émotion. Sur l’air de “I will always love you” de Whitney Houston, un diaporama est apparu sur les écrans géants installés de chaque côté de la scène. Il s’agissait d’un message où la compagne du prénommé Laurent le demandait en mariage! Alors que les tourtereaux n’en finissaient plus de s’embrasser, l’animateur a annoncé l’entrée sur scène imminente de Magic System. Et là, le délire! Plus de 3.000 plagistes se sont mis à hurler. Ceux qui doutaient encore du phénomène Magic System ont compris qu’ils se trompaient. Oui, ce groupe là a ses fans, et ils sont nombreux!
Deux heures avant le concert, les quatre membres de Magic System avaient tenu une conférence presse. Discours intéressant, propos sensés. “Au début, on est des copains qui voulions aller à l’école. A côté, on faisait de la musique, c’était notre passion. Puis notre passion a pris le dessus sur l’école”. Depuis, les Magic System ont fait du chemin : deux disques de platine, deux disques d’or. Ils sont de véritables stars en Afrique et vendent aussi des centaines de milliers d’albums en France. Pourtant, les Ivoiriens se disent “confrontés à un dilemme”. En effet, ils ne sont pas perçus de la même manière d’un coté ou de l’autre de la Méditérranée : “En France, on est uniquement dans la catégorie musique festive. Pourtant, en Afrique, on est considéré comme des porte-paroles des problèmes vécus par les citoyens du continent. Le dilemme, c’est de continuer à plaire en France et aussi en Afrique, ce qui signifie trouver un juste milieu entre le coté revendicatif et l’aspect festif”. Pour prendre un exemple concret, le quatuor évoque la chanson “bouger bouger” qui, en France, est prise au premier dégré, ce “bouger bouger” invitant à la danse. En Afrique, ce titre est perçu comme il se doit, à savoir un message envoyé aux dirigeants politiques pour les prévenir que le peuple est invité à “bouger” au sens “se révolter”.
Sur scène, les Magic System ont mis l’ambiance comme personne. Le public a adhéré. Mieux, il a participé en reprenant les refrains de quelques tubes comme “bouger bouger” précédemment évoqué mais aussi “Kit dit mié”, “Zouglou dance” ou encore “même pas fatigué”. Les jeunes sont venus en nombre et se sont pressés dans les premiers rangs. Les cris fusaient au moindre mot du leader du groupe. Et des applaudissements nourris ont salué la très belle initiative du groupe : ils se sont excusés pour les deux reports de leur prestation sur la plage et ont offert au public, pour se faire pardonner, un titre bonus, en l’occurrence le tube qui les a fait connaître en France, “Premier Gaou”.
Le passage de Magic System sur le sable de Brive avait été annoncé comme un moment fort. Incontestablement, ça le fut. Demain soir, autre ambiance avec le concert de clôture de l’édition 2009 : Yvan le Bolloc’h et ma guitare s’appelle revient. Du jazz manouche dans un véritable spectacle plein de tendresse et d’humour.