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Alain Michel : collectionneur d’art des tranchées

« Mon objectif est de transmettre et témoigner à la jeune génération, pour ne pas que cette guerre tombe dans l’oubli ». Alain Michel, spécialiste de la guerre 14-18 et collectionneur d’objets fabriqués dans les tranchées par les soldats et les gueules cassés d’après-guerre, expose une partie de sa collection au musée Edmond Michelet jusqu’au 29 octobre. Portrait.

Retraité de la SNCF originaire de Malemort et surtout véritable passionné de la grande guerre, Alain Michel ne possède pas moins de 500 objets de toutes sortes dans sa collection. Cette passion est née grâce à son grand-père, ancien combattant et blessé de guerre au Chemin des Dames. « Il aura fait presque la totalité de la guerre, puisqu’il est parti en 1914 et a été blessé en janvier 1917. » Pendant son enfance, il passera beaucoup de temps à refaire son parcours, et à écouter ses histoires. C’est quelques années plus tard, qu’un ami collectionneur lui fait découvrir ces objets.

« J’ai trouvé ces objets tellement beaux que je me suis dis c’est la collection qu’il faut que je fasse. C’est ainsi que j’ai commencé il y a trente ans, avec l’envie de connaître l’histoire qu’il y a derrière chaque objet et soldat. »

Depuis trente ans donc, Alain Michel traque les brocantes, cherche sur internet ou se renseigne auprès de famille d’anciens soldats pour trouver les perles rares manquantes à sa collection. Sa vocation première avec tout ces objets est d’assurer le témoignage de ces soldats en les exposant au public pour continuer de faire vivre cet art. « Derrière chaque objet, se cache une histoire qui lui donne une âme et je cherche à la connaître. » Ces propos, Alain Michel les illustre en racontant l’anecdote d’un de ses objets préférés. Une tabatière faite dans un obus qui a sauvé la vie d’un soldat. « En sortant de la tranchée, le soldat a reçu une balle et en regardant il s’est aperçu que la tabatière qu’il avait sur lui avait stoppé cette balle. » Des histoires comme celle-ci, Alain Michel en a pour presque chaque bibelot, et sa priorité maintenant est de les faire connaitre au grand public.

La collection intègre aussi des objets religieux, comme si les soldats y trouvaient une sorte d’espoir. « Quand vous êtes sur le front, quelles que soient vos valeurs, quand la mort approche, vous vous en remettez à Dieu. Souvent les deux personnes que les soldats vont appeler sur le champ de bataille, c’est leur mère et Dieu ». Toute la beauté et la valeur de ces objets résident dans la signification qui se cache derrière.

Ces histoires, Alain Michel veut continuer de les faire vivre au travers d’expositions et d’interventions auprès des jeunes. Avec son association la Main de Massiges (nom d’une bataille), il veut assurer la mémoire de ces soldats, pour que la guerre de 14-18 ne tombe pas dans l’oubli et tisser un lien avec les générations futures. C’est un message de paix qu’il transmet en intervenant dans les écoles. «C’est plus difficile dans la cours de récré de tendre la main que de donner un coup de pied. C’est ce que je dis souvent aux élèves que je rencontre. » Ces interventions auprès du jeune public sont maintenant sa priorité et sa nouvelle passion. C’est un rôle de passeur de mémoire qu’endosse Alain Michel en hommage à ces soldats, artistes et poètes.

Texte : Raphaël Douenne

Photos: fatima Kaabouch

“Les artistes des tranchées 1914-1918”, musée Michelet, 4 rue Champanatier, du lundi au vendredi de 11h à 18h et samedi de 13h à 18h (à partir du 1er octobre du lundi au samedi de 13h à 18h). Infos au 05.55.74.06.08.

 

 

 

 

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