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Adour Garonne a analysé le prix de l’eau

 L'eau a un prix qui dépend de plusieurs facteursL’agence de l’eau Adour Garonne a mené sur ces deux dernières années une étude visant à analyser les facteurs influençant le prix de l’eau sur son bassin, dont fait partie la Corrèze. Premiers résultats.

L’agence de l’eau Adour Garonne couvre un vaste territoire composé de l’Aquitaine, Midi-Pyrénées, et d’une partie des régions Poitou-Charentes, Auvergne, Languedoc Roussillon et Limousin. Ce qui représente 6917 communes réparties sur 26 départements.

Pour accompagner les réflexions préparatoires à son Xe programme, l’agence de l’eau Adour Garonne a souhaité analyser les disparités des prix de l’eau sur son bassin. Les agences de l’eau sont des partenaires des collectivités qui apportent, à travers leurs programmes d’intervention, des subventions permettant une atténuation des investissements sur le prix de l’eau.Patrick Flour, directeur de la délégation régionale de Brive

A l’issue de cette vaste étude, il résulte qu’au 1er janvier 2010, le prix de l’eau pour les communes desservies par l’assainissement collectif s’élève en moyenne à 3,63 euros le mètre cube, toutes taxes et redevances comprises.

Un prix qui a augmenté de 7% entre 2008 et 2010. En Corrèze, le prix moyen de l’eau potable et de l’assainissement collectif est de 4, 33 euros le mètre cube, soit le record du territoire couvert par l’agence.

A cette situation, Marc Abadie, directeur général de l’agence de l’eau Adour Garonne, et Patrick Flour, directeur de la délégation régionale de Brive ont apporté plusieurs explications.

La première tient à l’augmentation de la part de l’assainissement collectif. Le retard pris dans ce domaine est en train d’être comblé, mais les travaux sur les stations d’épuration ou les réseaux de collecte d’eau se traduisent par un poids financier élevé. 

Les travaux d'assainissement pèsent lourd dans la factureRestent ensuite d’autres facteurs qui peuvent variés suivant les territoires: les facteurs géographiques et environnementaux (qualité et quantité de l’eau, distance d’acheminement, topographie),  techniques (performances et ancienneté  des infrastructures), sociologiques (type de population et de consommation), de gouvernance (en régie ou en délégation, sachant que la délégation reste plus coûteuse que la régie ) et qualité du service lui-même (accueil, assistance, continuité du service, etc) .

En ce qui concerne la Corrèze, plusieurs viennent majorer les coûts: la densité faible de la population et la ruralité du département qui entraînent la mise en place de réseaux d’eau et d’assainissement deux fois plus longs que la moyenne, donc plus complexes à gérer, et la présence de près de 500 points de captage qui multiplient d’autant  la mise en protection de ceux-ci.

La quantité d'eau disponible a aussi une part dans le coût de l'eauCes prix, sont toutefois, selon Marc Abadie, à relativiser. ” 3,63 euros, c’est le prix pour 1000 litres d’eau disponibles 24 heures sur 24, avec des garanties de qualité extraordinaires. Si vous comparez cela au prix de votre pack de 6 litres d’eau acheté en supermarché, ce n’est pas si cher que ça”.

Reste que le secteur va évoluer, poussé sans doute par des contraintes notamment climatiques. “Il nous manque 50% d’eau. Les pluies de juillet et d’août ont évité de justesse une catastrophe. Nous avons beaucoup consommé de nos réserves et si décembre reste sec, la situation reste problématique”.

Arrivera un moment où les économies déjà amorcées par les usagers (la consommation baisse chaque année de 1 à 2%), les industriels et les agriculteurs, ne seront plus suffisantes.

“Il faudra alors réfléchir à la mise en place de nouvelles tarifications écologiques et sociales,à un usage encore plus rationnel de l’eau  mais sans doute aussi à un nouveau fonctionnement économique”, concluent Marc Abadie et Patrick Flour.

Michel DUBREUIL

Michel DUBREUIL

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