Surprise pour les salariés d’A Novo. Le tribunal de Beauvais, alors qu’il devait mettre sa décision en délibéré, a décidé de rendre son avis dès ce soir, dans la foulée de l’audience. Toute la journée, les juges examinaient les dossiers des candidats repreneurs, alors qu’à Brive, les employés restaient mobilisés depuis ce matin devant les grilles de l’usine.L’audience était cruciale pour les 360 employés. Le tribunal de Beauvais a passé 10 heures à examiner les projets des différentes entreprises qui se sont portées candidates pour reprendre l’activité d’A Novo. Beaucoup de monde était sur les rangs, mais en fait, seuls 3 dossiers paraissaient avoir les reins suffisamment solides: Butler, Regenersis, et dans une moindre mesure SBE. D’ailleurs, les magistrats, dès l’ouverture de l’audience, ont décidé de n’examiner que ces 3 là, faisant comprendre aux autres candidats que ce n’était pas la peine de rester.
C’est donc finalement le groupe Butler qui a emporté la mise.
C’était le candidat qui, à travers la prise de position du comité d’entreprise, avait la préférence des salariés. Son projet appparaît plus structuré et solide en terme d’emplois sauvés (221 sur 370), de mesures d’accompagnement des salariés licenciés mais aussi en ce qui concerne le projet industriel et économique. Butler est un fond d’investissement industriel. Il souhaite continuer à développer les activités actuelles de l’usine en s’appuyant notamment sur les nouvelles générations de téléphones mobiles, et renforcer la croissance de la régénération (démontage pour recyclage) des produits traités sur le site.
L’autre candidat, le plus à même de lutter contre Butler était Regenersis. Lui, entendait conserver le cœur de métier d’A Novo, à savoir le service après-vente, et faire de Brive un centre d’excellence.
Les salariés seront officiellement avertis de cette décision lors d’une réunion qui devrait intervenir mercredi prochain dans la matinée sur le site de la rue de Cosnac. Ils entrent maintenant dans une phase très concrète qui est celle du PSE, le plan de sauvegarde de l’emploi. 140 personnes sont concernées pour le moment mais les discussions avec le repreneur vont reprendre immédiatement car l’objectif des syndicats reste le même: sauver un maximum de salariés. “1, 2, 3 emplois, c’est peu mais c’est toujours ça” souligne Pierre Jarnolle, élu au CE, car “il est plus facile de sauver un emploi que de re-créer un emploi”. Pour le reste, chacun demeure très vigilant quant aux mesures d’accompagnement et de reclassement des femmes et des hommes qui ne seront malheureusement pas repris dans l’entreprise. Là aussi, le repreneur devra tenir ses engagements et “ne laisser personne sur le bord du chemin”. Les représentants des salariés y veilleront. Ils reconnaissent ce soir être soulagés, malgré tout, car ils savent justement avec qui discuter maintenant. Ils espèrent également que cette décision de reprise rassure les clients de l’entreprise, ce qui, selon eux, “favorisera de nouveaux contrats et donc peut-être de sauver quelques emplois supplémentaires”.