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À l’école du cabaret !

Il n’y en a qu’une en France et elle est à Brive. Créée et dirigée par Sarah Noailhac, l’École nationale de cabaret forme depuis deux ans à l’univers exigeant des paillettes, plumes et froufrous. Avec embauche quasi assurée à la sortie.

« Les costumes, les brillants, le french cancan, c’est le chic à la française, ça fait rêver », pétille Chayelle, 17 ans. En quatre mois de formation, qui comptait 12 filles, la jeune danseuse a appris à évoluer avec talons pour assurer les chorégraphies propres aux cabarets, à tenir un port souriant, à maîtriser et veiller sur son corps, bien se nourrir, se maquiller, se changer rapidement, se présenter à une audition, gérer sa carrière… bref, à savoir faire et surtout « savoir être » dans un milieu qui lui était jusque-là inconnu.

Aujourd’hui, elle voit sa carrière décoller : Chayelle a signé avec Voulez-Vous, la première chaîne de cabarets en France. Comme plusieurs filles de cette quatrième promotion issue de la France entière. À part Anne, la quadra venue de Tahiti dans le but d’y donner ensuite des cours, toutes cherchaient ici à décrocher un sésame. Et toutes voient se dessiner leur avenir de danseuse professionnelle. L’école ouverte en février 2022, avec deux sessions par an, a déjà une solide réputation dans le métier. « Des cabarets comme Le Moulin Bleu de Thiers participent aux auditions de fin de session », explique Sarah Noailhac.

Car aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’existait pas auparavant d’école de référence, alors même que les cabarets, temples du glamour et du charme à la française, n’ont jamais autant attiré les foules, à Paris, en province comme en tournée. Sa directrice et fondatrice a saisi l’opportunité dans une carrière vouée entièrement aux spectacles. « Je faisais de la danse depuis petite et j’ai découvert le cabaret par hasard, assez tôt, ado, avec une revue amateur qui tournait un peu sur Brive, Show passion. Ce qui m’a plu, c’était de pouvoir danser en talons. Ça m’a connectée à l’univers de paillettes, de plumes », se souvient-elle. C’était il y a 20 ans, une autre époque.

« J’ai commencé les répétitions à 16 ans alors que j’étais en danse études à Bossuet et je suis très vite montée sur scène. » La jeune femme poursuit son cursus jazz en écoles professionnelles à Aurillac et à Vichy, mais réalise que l’enseignement ne l’attire pas. Alors, à 19 ans, elle décide tout simplement de monter sa propre troupe, Les Swings. « Aujourd’hui, je ne le referais pas. Il fallait avoir la fougue et la passion. On est partis de rien et on a tout créé en 2008, la compagnie, les chorégraphies, ma maman couturière des costumes… Il a fallu se vendre, trouver des dates, courir les cachets, dormir dans les voitures… »

Des souvenirs épiques et un métier appris sur le tas. « J’ai grandi avec la troupe. J’ai été danseuse pendant 15 ans, directrice des Swings, chorégraphe. Je me suis forgé mon expérience de terrain. On partait en spectacles dans toute la France. Ça a tellement pris de l’ampleur que je n’avais plus assez de danseuses pour la demande. » Des danseuses que la compagnie itinérante a dû elle-même former pendant les répétitions.

« Être danseuse de cabaret est une discipline à part entière car les talons changent la tenue du corps. Au départ, l’idée était de créer un vivier pour Les Swings. » Survient le Covid. Le projet va mûrir pendant deux ans, s’élargir et se professionnaliser pour déboucher sur une école nationale. « L’image du cabaret a évolué et s’est diversifiée. Il y a tellement de revues et ce n’est pas parce qu’on ne fait pas 1,72 m qu’on ne peut pas être danseuse de cabaret. Il y a de la place pour tout le monde et tous les gabarits. Les filles sortent de l’école, elles ont un certificat Qualiopi reconnu et surtout elles sont autonomes, car le programme pédagogique les amène à gérer des situations bien réelles. » Avec en final un spectacle ouvert au public. Prenez date pour le prochain : dimanche 12 mai à l’ENC.

À noter

  • Aussi des stages pour tous

Située 6 rue Louis-Lépine dans la zone Brive Est, l’ENC propose également le week-end différents stages découverte… ouverts à tous niveaux. Le prochain : les 2 et 3 mars, danse latino, cha-cha et samba. Infos au 06.79.39.20.52, sur ecole-nationale-cabaret.com et Facebook.

  • Cherche locations

Les promotions de l’école se heurtent au souci de trouver à pouvoir se loger sur quatre mois. Avis aux propriétaires intéressés

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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