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“8 mars, 8 femmes”. 8. Marguerite Guély

Dans le cadre de la Journée des droits des femmes, notre série s’achève avec Marguerite Guély, présidente d’une docte Société. « Je ne suis pas très féministe mais je déplore le retour d’un certain puritanisme. »

Marguerite Guély, 88 ans, est une figure briviste discrète. Cela fait pourtant plus de 20 ans qu’elle est à la tête de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, plus vieille association briviste toujours en activité, fondée le 9 septembre 1878, il y a près de 150 ans…

Prestigieuse association dont il fallait absolument être membre (Michel Peyramaure l’a été et même président d’honneur jusqu’à son décès), la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze n’a pas, au fil du temps, malgré tout, perdu de son prestige (il y a encore plus de 400 sociétaires). Elle est tout simplement beaucoup moins fréquentée par les notabilités locales.

La Société organise de nombreuses conférences et publie chaque année son bulletin qui frôle les 300 pages regroupant de nombreux articles de recherches. Son actuelle présidente, Marguerite Guély, est arrivée à Brive en 1968 et a enseigné l’histoire à Cabanis, qui était à ce moment-là un établissement exclusivement réservé aux garçons.

« J’étais quasiment la seule femme du lycée et bien évidemment, je n’avais que des garçons dans mes classes. Je n’ai jamais eu aucun problème, que cela soit avec mes collègues, mes élèves, le personnel administratif. Il y avait un grand respect, une grande courtoisie de la part des autres enseignants. Le seul petit couac que j’ai rencontré à mon arrivée, c’est que les femmes à l’époque ne pouvaient pas porter le pantalon, c’était ainsi, le directeur de l’établissement m’en avait fait la remarque. Or, je circulais à scooter. Pour moi, il était dès lors impossible de mettre une jupe. Je suis donc restée en pantalon… »

Même si elle avoue vivre « en permanence dans le passé », l’historienne est néanmoins une observatrice avisée et a un avis bien tranché sur son époque. « Je ne suis pas très féministe. Je déplore et suis très étonnée du retour d’un certain puritanisme. Après avoir tout permis, ce retournement des pensées m’interroge. »

 

 

 

Julien Allain, Photos : Fatima Kaabouch

Julien Allain, Photos : Fatima Kaabouch

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