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20e barème éco de la CCI de la Corrèze : « La résilience de nos chefs d’entreprise a ses limites !

La CCI de la Corrèze a présenté les résultats de son 20e baromètre éco. 285 entreprises ont été sondées pour dresser un bilan du premier semestre 2022 et, « malgré un rebond très net en début d’année, les perspectives du second semestre s’annoncent compliquées à cause notamment de l’augmentation du coût des énergies », assure Françoise Cayre, présidente de la CCI. Un avis partagé par David Pereira, patron d’un hôtel à Brive et président du Club des hôteliers et restaurateurs de la Corrèze et Marie-Christine Farges propriétaire d’une minoterie à Bar, au-dessus de Naves, qui ont partagé leur constat et leurs inquiétudes.

Sur le 1er semestre, 43 % des chefs d’entreprise ont constaté une amélioration de leur chiffre d’affaires. Cependant, 48 % constate une détérioration de leur marge. Ceci s’explique en particulier par la hausse des coûts des énergies. Autre difficulté soulevée par ce baromètre, le recrutement que l’on savait particulièrement affecté dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie mais une difficulté qui touche finalement tout secteur confondu… seulement 31 % de 53 % des entreprises qui ont eu un besoin de recrutement ont embauché, selon le baromètre de la CCI.

Voilà très succinctement résumé la situation économique des entreprises corréziennes. Une situation qui inquiète Françoise Cayre.

« La résilience de nos chefs d’entreprise a ses limites !, s’est exclamée la présidente de la CCI. D’autant plus, que pour l’instant, aucune solution ne leur est concrètement apportée et que la situation ne devrait pas s’améliorer. »

Après la pandémie, voilà à nouveau les chefs d’entreprise pris dans une tourmente qui aurait pu être, selon eux, évitée, anticipée, contrairement à la Covid.

« Gouverner c’est prévoir », pour citer la célèbre formule. Une formule que David Pereira et Marie-Christine Farges pourraient bien reprendre à leur compte car ils sont en colère. En colère devant un Etat qui, pour eux, n’a rien vu venir ou plutôt n’a rien prévu face à une crise énergétique antérieure au conflit ukrainien qui, selon David Pereira, a bon dos… mais pas que.

Le chef d’entreprise, inquiet, ne fait pas de détour malgré un bon score économique. « On nous parle des retraites mais l’urgence c’est la crise énergétique car des entreprises vont déposer le bilan », assure celui qui a vu son budget énergétique multiplié par quatre. « L’activité reste cependant correcte mais les marges se contractent. J’attends des décisions. Nous avons contracté de la dette avec la Covid via les PGE (prêt garanti par l’Etat) qui je le rappelle ne sont pas des subventions, il faut donc les rembourser, nous n’allons pas encore contracter des prêts pour payer l’électricité ? Or la crise énergétique est pour les entreprises pire que la pandémie », affirme le chef d’entreprise.

Pour Marie-Christine Farges, « le pays n’a pas bien organisé la production d’énergie et les entreprises n’ont pas à payer les bêtises d’un Etat qui n’a pas su gérer l’électricité. »

La minoterie Farges a vu ses achats bondir de 50 %, « ce qui est impossible à répercuter sur nos produits. » Et il va bien falloir économiser quelque part.

« On ne pas parler encore de récession, prévient Françoise Cayre mais en tout état de cause, c’est une période compliquée qui s’annonce. »

 

Pour voir dans le détail les résultat du 20e baromètre éco de la Corrèze c’est ICI

Julien Allain

Julien Allain

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