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Un talent + un talent = Nili et Moreno Pincas

Les sculptures de Nili Pincas

Moreno Pincas s’approche de sa toile Noces d’or. “On va les fêter en septembre prochain avec mon épouse Nili. Cinquante ans de mariage!” Les amoureux exposent ensemble jusqu’au 23 avril à la chapelle Saint-Libéral. Ils déambulent au milieu de leurs œuvres. Le vernissage est imminent. Un exercice obligé pour le couple d’artistes. Pas forcément désagréable certes, mais durant lequel leur modestie sera forcément mise à mal par les légitimes compliments lancés vers eux par leurs admirateurs.

Moreno Pincas devant Noces d'orLorsqu’on demande à Moreno Pincas de choisir un seul de ses tableaux exposés pour parler de sa peinture, il n’hésite pas longtemps. Ce sera Noces d’or. “Ce n’est pas parce que c’est le plus grand!”, assure, tout sourire, le septuagénaire. “J‘aime bien la nappe sur ce tableau. A l’origine, je la voyais blanche, presque transparente. Mais, le résultat ne me convenait pas. Alors j’ai pris le couteau et j’en ai fait autre chose, qui finalement m’a plu.”

Moreno PincasSur ce tableau comme sur les autres, beaucoup de personnages. Ils participent à un repas festif. Au centre, un homme arborant quelques médailles sur le veston. “Il ne faut pas chercher une histoire particulière dans mes tableaux. Je ne fais que cumuler des éléments que j’ai perçus ici ou là au fil du temps. Cet homme aux médailles, par exemple, existe. Je l’avais rencontré lors d’un dîner, et j’avais dessiné ses traits à l’époque. Je garde tous mes dessins dans des tiroirs, et certains personnages ressortent pour ré-apparaître plus tard dans mes tableaux. C’est son cas.”

la main de l'artisteMoreno Pincas, né en Bulgarie, passé par Israël et arrivé à Paris grâce à une bourse, a toujours vécu de son art. De ceux qui affirment qu’on “apprend plus dans les musées que dans les écoles”, il s’est rapidement fait remarquer dans le monde de l’art. Jeune artiste, il n’a pu échapper à l’art abstrait, alors très en vogue. Mais il ira très vite vers des œuvres plus figuratives, et son talent lui vaudra d’exposer dans le monde entier.

Nili Pincas devant Fils de ChronosNili Pincas est plus taiseuse que son mari. Elle sculpte. Ses créations sont colorées, harmonieuses, chaleureuses. De là à les expliquer ou les justifier… “Il n’y a ni histoire, ni symbolique dans mes sculptures. Et je ne fais aucun dessin avant de commencer à travailler la terre. C’est elle qui me guide.” Il faut un certain courage pour tenir de tels propos. En effet, Nili ne cherche pas à “rassurer” en donnant à tout prix une signification particulière à ses sculptures. Pas si courant.

Sculpture de Nili PincasCette artiste, qui aime “travailler seule en écoutant de la musique classique”, est intéressée “par la plasticité et par l’esthétique”. Lorsqu’elle travaille sur l’œuvre Fils de Chronos, les étapes s’enchaînent naturellement, au fil des sensations de la créatrice: “Je voulais faire une sphère. Je l’ai faite. Ensuite, j’ai mis des nez et des yeux. Puis, vu que certains yeux ne me convenaient pas, alors j’ai changé et j’ai mis des têtes.” Un processus de création presque enfantin. Et, au final, des œuvres d’une grande douceur. A l’image de Nili et de son mari, un couple d’artistes très sympathiques et qui ont la délicatesse de ne pas regarder le monde du haut du piédestal sur lequel les amateurs d’art les ont juchés.

Fils de Chronos

Sculpture de Nili Pincas

Visiteur devant les tableaux de Moreno Pincas

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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