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Exercice d'alerte autour de Butagaz

intro alerte butagaz

A 10h30 ce matin, la sirène a retenti à Butagaz. L’exercice, simulant une fuite, avait pour but de tester et d’améliorer le PPI (Plan particulier d’intervention) défini fin janvier. Des observateurs extérieurs ont suivi le déroulé de l’opération. Un premier bilan “à chaud” donné en fin d’alerte à 11h55 juge déjà la réactivité “satisfaisante” mais pointe quelques interrogations: sur le volume suffisant de la sirène et sur la connaissance des consignes de confinement côté population.

pano prefet maire
Dans la grande salle du centre socioculturel municipal Jacques Cartier
, les tables formaient en U devant un écran affichant un plan de l’Ouest de Brive. Partout, des téléphones et des ordinateurs. Ambiance cellule de crise dans un décor coloré de fresques enfantines. Devant chaque poste, des cartons d’identification plus ou moins évocateurs: SIACEDPC, SIDSIC, pompiers, police, Samu, direction des routes, mairie, préfecture, sous-préfecture… C’est de ce PCO (Poste de commandement opérationnel) établi hors du périmètre à risque de 1km que le préfet Bruno Delsol a livré les premières constations à la presse.

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“A 10h, Butagaz a constaté une fuite de gaz. Les cuves ont été arrosées d’eau pour éviter l’explosion. Au bout d’un moment, l’exploitant a considéré que les conséquences pouvaient s’étendre à l’extérieur et a demandé le déclenchement du PPI à la sous-préfecture. Il a été lancé à 10h30 en même temps que la sirène de Butagaz donnait l’alerte pour que les habitants s’enferment chez eux en confinement“, a rappelé le préfet.

“Aussitôt, le PCO a été activé, les moyens de secours se sont rendus sur site en moins de 5 minutes et un périmètre de 1000m a été bouclé. Nous n’avons pas réellement fermé la zone à la circulation, ni stoppé les trains ou interdit l’A20 entre les échangeurs de Noailles et de Cana, mais les forces de police se sont positionnées, ce qui nous a permis de mesurer le temps d’intervention“, explique Bruno Delsol. L’exercice n’intégrait pas d’inflammation, d’explosion ou de victimes et a pris fin dès que l’exploitant a estimé maitriser la fuite et que le danger était écarté.

“Le but était de découvrir les points d’amélioration.” Une équipe d’observateurs extérieurs a scrupuleusement suivi le déroulé des opérations. Ces représentants de l’Armée et de la Protection civile vont prendre le temps de débriefer avant de rendre leurs conclusions. pano observateurD’ores et déjà, il apparait que “le délai de déclenchement du PPI est satisfaisant ainsi que la diffusion de l’alerte auprès des différents services”. Même chose pour la mise en place du PCO qui s’est retrouvé au complet à 11h05. “La plupart des intervenants sont à Brive et à Tulle, mais certains devaient venir de Limoges.”

Si, côté opérationnel, les premières observations sont globalement positives, il n’en va pas de même pour la connaissance et le respect des consignes par la population, c’est en tous cas ce qui ressort des questionnaires aux habitants. “Nous voulions d’abord savoir si on entendait bien la sirène de Butagaz et les avis sont contradictoires”, constate le préfet. “Faut-il la renforcer ou installer une sirène relais?…” La question sera à l’étude.

1Quant aux consignes, leur respect semble aléatoire et ce malgré la distribution préalable d’une brochure explicative. “Je ne suis pas convaincu que tout le monde les ai assimilées”, relève le préfet en les rappelant: “Il faut s’enfermer, écouter la radio et ne pas se servir du téléphone pour laisser les lissions libres au secours. Les entreprises ont bien réagi et connaissent les consignes. Les habitants moins bien.” Bien sûr, chacun savait qu’il s’agissait d’un exercice, ce qui fausse peut-être un peu la donne. “L’exercice joue un scénario. Le propre de la situation réelle est une forte dose d’incertitude”, reconnaît le préfet. “Mais il ne faut pas exagérer le risque de panique. La population peut être un allié. Un citoyen bien informé est un citoyen utile“, insiste le représentant de l’Etat, convaincu qu’il faut jouer la carte de la transparence en matière de risques.

2Le maire Frédéric Soulier, dont les services municipaux étaient partie prenante à l’opération, s’est félicité de la réactivité des intervenants. Il a également annoncé que “le prochain conseil municipal va étudier les premières mesures d’indemnisation pour les entreprises implantées dans le périmètre restreint de risque maximal“. Pour limiter d’éventuelles conséquences d’un scénario bien réel, le PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) prévoit de vider cette zone centrale des entreprises selon des procédures d’expropriation, bien souvent à leur demande. “Six entreprises sont concernées”, liste Frédéric Soulier. “Ces indemnisations seront financées pour un 1/3 par  les collectivités, Ville et Agglo, pour un autre par l’Etat et l’autre par l’exploitant Butagaz.” Il faudrait ensuite déconstruire les bâtis pour laisser une zone vierge. De son côté, l’exploitant ne cesse de renforcer la protection de son site. Il a déjà déplacé le poste de chargement, supprimer l’approvisionnement par rail et construit des coques en béton autour des cuves. Les conséquences peuvent être atténuées, le risque n’en demeurera pas moins. “Pourvu que ça n’arrive jamais”, espère l’élu.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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