Victime ou témoin, aux premiers signes, il faut savoir dire stop. Et faire tous front contre ces violences faites aux femmes. Encore trop peu de personnes se sont mobilisées hier pour l’instant de recueillement organisé devant la stèle de la Roseraie.
Certes, c’était la veille de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Mais c’était un dimanche. Il faisait beau, pas vraiment froid et la cérémonie, à 11h, n’est jamais très longue. Toutes les conditions étaient donc réunies pour se rassembler, à l’appel de l’association SOS Violences conjugales. Et pourtant, face à ce qui demeure un fléau social aussi honteux que tenace, les rangs paraissaient bien clairsemés dans la Roseraie. Des femmes pour la plupart et quelques hommes dans l’exercice de leurs fonctions.
Il y avait bien sur le maire Frédéric Soulier qui ne manque pas cet emblématique rendez-vous depuis 14 ans, le sous-préfet, des représentants de la police, de la gendarmerie comme des associations… Car eux connaissent l’ignominie et les ravages que génèrent ces violences. Elles persistent malgré les moyens mis en œuvre en commun, malgré les prises en charge, malgré les collaborations renforcées, malgré la facilitation du dépôt de plainte. La parole ne se libère pas si facilement, celle de la victime comme celle des témoins.
Les chiffres donnent toujours le vertige. En 2023 en France, les services de sécurité ont enregistré plus de 271.000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire. Une augmentation de 10% par rapport à 2022. Et ce n’est que la partie visible.
Ces violences “conjugales” épousent la panoplie du spectre: physiques pour les 2/3, verbales, psychologiques avec harcèlement, menaces, injures, diffamation… Qui plus est, “un féminicide sur deux a lieu dans les zones rurales”, a rappelé Georgette Chastanet, la présidente de SOS Violences conjugales, alors même qu’elles sont moins peuplées. “Ces chiffres soulignent que notre département n’est pas épargné par la montée en puissance de ce fait de société“.
Depuis 34 ans, son association accompagne et soutient les victimes, femmes, enfants et hommes. Il y en a eu 527 en 2023: “20% de plus qu’en 2022”, souligne-t-elle. “Il m’est bien difficile de ne pas évoquer l’effroyable qui s’est produit sur la commune de Saint-Pantaléon-de-Larche le 12 octobre: une mère de famille assassinée, laissant trois enfants de 7, 9 et 14 ans.”
En saluant le courage de celles qui ont osé parler, elle s’adresse aux autres: “brisez ce silence avant que l’irréparable ne se produise. Ce n’est pas votre faute. Il faut que la honte change de camp.”
Vous êtes victime ou témoin, brisez le silence. Contactez le 3919 ou composez le 17 en cas d’urgence.