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Véronique Vasseur dénonce le "fiasco" du système de santé

Véronique Vasseur, médecin bien connue depuis le succès, en 2000, de son livre Médecin-chef à la prison de la Santé, récidive. Ecrit avec sa fille journaliste Clémence Thevenot, le livre Santé, le grand fiasco dénonce avec vigueur les dépenses de santé inutiles et le lobbying des laboratoires pharmaceutiques. Une rencontre auteurs – public se déroulait cette après-midi au théâtre.

“On jette tous les ans pour 5 milliards d’euros de médicaments!” Le ton est donné. Véronique Vasseur est scandalisée et tient à le faire savoir.

Légitimée par sa profession de médecin à l’hôpital Saint-Antoine à Paris et par le succès de son livre Médecin-chef à la prison de la Santé qui, en 2000, a fait l’effet d’une bombe jusqu’à provoquer quelques remous jusqu’à Matignon, Véronique Vasseur récidive sur le thème du système de santé: “Les labos sont là pour faire du fric. Rendez-vous compte, il y a plus de 10.000 références de médicaments. Même en tant que médecin, je suis perdue, je ne m’y retrouve plus. Il y a trop de médicaments, et beaucoup sont inutiles!”

Sa fille Clémence Thévenot, co-auteur du livre, insiste: “Aujourd’hui, la santé est omniprésente. Dans des émissions, des magazines, des séries télévisées. Les gens consomment du médicament comme n’importe quel autre produit. Et ils consomment aussi parce que c’est gratuit! Ils se servent de leur carte Vitale comme d’un passe-droit qui leur donneraient accès aux médicaments!”

Dans la petite salle du théâtre, le public écoute avec attention. Lorsque l’animatrice évoque la possibilité d’une amélioration des finances du système de santé grâce au pouvoir politique, Véronique Vasseur dégaine: “Même si les labos n’ont plus accès à la salle des 4 colonnes de l’Assemblée Nationale, ils inviteront les élus au bistrot… Tout ça, c’est faux-culs et compagnie!”, lâche l’ex-candidate UMP aux municipales à Paris en 2008. Une parenthèse politique fermée très vite, avec fracas, au soir du 2e tour de cette élection.

Sur la problématique des déserts médicaux, l’amertume reste de mise: “Lorsque j’ai dit à un interne souhaitant exercer en libéral d’aller dans la région de Caen, qu’il ne manquerait pas de travail car il y a pénurie dans cette région comme à peu près partout en France sauf à Paris et en Paca, il m’a répondu qu’il n’irait pas là-bas car on s’y “emmerde”. Je pense donc que le problème n’est pas prêt d’être résolu…”.

Clémence Thévenot a bien une solution: “Les médecins libéraux sont payés par l’Etat, à travers la Sécurité sociale. Il serait donc légitime qu’ils intègrent une forme de fonctionnariat et qu’on puisse les obliger à s’installer là où il y a pénurie de médecins“.

Le livre Santé, le grand fiasco dénonce de nombreux autres aspects du système de santé, avec un fil conducteur qui tient en une phrase prononcée tout à l’heure en guise de conclusion: “On ne pourra pas continuer, des années durant, à dépenser autant et aussi bêtement”.

 

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Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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