Jusqu’à vendredi, nous proposons une série sur la place du vélo dans la cité à travers cinq portraits de cyclistes utilisant la bicyclette au quotidien.

Ulysse Fontenay, 17 ans, a une manière très particulière d’utiliser son vélo. C’est un champion de VTT trial de niveau national. Lorsqu’il roule dans le cœur de ville, il ne passe pas inaperçu!

“J’ai fait du vélo très jeune, dès l’âge de 3 ans, et je crois bien avoir toujours essayé de faire des sauts!” Ulysse Fontenay reconnaît avoir cassé nombre de bicyclettes tout au long de sa jeunesse, la plupart des vélos supportant mal qu’on les entraîne dans les airs pour, dans la seconde suivante, les écraser de tout notre poids contre le sol.

C’est il y a 4 ans que le jeune Ulysse craque pour une discipline qu’il pratiquait déjà plus ou moins sans le savoir: le VTT trial. “J’ai vu ce que faisaient les champions présents à Brive lors d’une Trial party, et je me suis pris de passion pour ce sport.”

“J’ai eu beaucoup de chance que mes parents me soutiennent en m’achetant mon premier VTT trial, et j’ai toujours beaucoup de chance qu’ils continuent à me soutenir en m’amenant sur des compétitions, parfois très éloignées de la Corrèze, de Toulouse à Paris en passant par Besançon. Par contre, ils m’ont prévenu: si les résultats scolaires sont trop mauvais, leur soutien ne sera pas aussi évident”, sourit l’élève de 1ère du lycée Bahuet.

Devenu un moteur pour le lycéen, le VTT trial, sport consistant à franchir des obstacles sans poser les pieds à terre, l’est également pour le sportif accompli. Grâce à un entraînement dense, “entre 15 et 20h par semaine, dont la moitié concentrée sur le week-end, soit en ville, soit chez moi où j’ai un parcours aménagé pour l’entraînement”, le jeune homme est devenu l’an dernier champion de France dans la catégorie 14 – 16 ans. Un titre qui lui a permis d’obtenir la confiance de sponsors. “Je ne gagne pas d’argent, évidemment. Mais on me fournit parfois des équipements et c’est déjà bien.”

Il est déjà loin le temps où Ulysse passait “autant de temps à décortiquer les vidéos de VTT trial sur internet image par image que sur le vélo”. Lorsqu’on voit les prouesses de ce cycliste, on imagine mal qu’il s’est obstiné 3 longs mois pour arriver à faire 3 petits rebonds sur une roue!

Désormais, son principal souci n’est plus technique mais concerne la gestion de ses émotions face aux obstacles: “Je ne dirai pas que je n’ai pas peur lorsque je tente des sauts difficiles, ce serait faux. Mais c’est une peur maîtrisée, et je ne tenterai pas un saut que je ne sens pas. J’ai la chance de ne m’être jamais gravement blessé et j’espère que ça ne m’arrivera pas.”

La tête sur les épaules, Ulysse l’a en compétition ou pendant ses sorties ludiques dans la ville où il enchaîne les “tapés”, les “transferts” et autres “bunny up”, mais aussi lorsqu’il évoque son avenir: “J’ai évidemment très envie de travailler dans le monde du vélo. Mais, avant de passer mon brevet d’Etat avec une spécialisation dans mon sport pour ensuite enseigner et encadrer, je tiens à obtenir un bac et un BTS pour assurer mes arrières.”

Assurer ses arrières, c’est en substance tout l’art du VTT trial, où maîtrise de l’équilibre et confiance en soi permettent d’éviter la chute et de faire rêver les spectateurs, le plus souvent admiratifs des prouesses de ces cyclistes voltigeurs.

Dans la série “Le vélo dans la cité”, vous pouvez également lire nos articles précédents:

• “Utiliser son vélo au quotidien n’a rien d’un exploit”
• “Ne pas rouler pendant 15 jours ne m’empêcherait pas de dormir!“

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