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Une résidence qui a l’art de transmettre l’esprit argentique

C’est un intervenant qui a nourri, au lycée, sa passion naissante pour la photo. Aujourd’hui l’artiste intervenant, c’est lui. Depuis le 12 mars et jusqu’au 21 avril, Francis Morandini va partager sa technique et son esthétique de la photo avec un groupe de 10 jeunes en première arts plastiques au lycée d’Arsonval. Un exercice centré sur la ville et le thème de l’entre-deux qui prendra forme du 14 septembre au 7 octobre, au musée Labenche avec l’exposition des productions des élèves articulées avec les créations de l’artiste. Organisée en partenariat avec le FRAC Limousin.

Dans les bois“C’est une sacrée opportunité pour nous de pouvoir échanger avec un artiste“, se réjouissent Louise et Laurine, élèves de 1ère en option arts plastiques au lycée d’Arsonval. L’artiste en question, c’est Francis Morandini qui a étudié aux Beaux-Arts de Lyon durant 5 ans et qui travaille et vit aujourd’hui à Paris.

La photo, Francis Morandini l’a rencontrée à l’époque du lycée. Il ne l’a pas quittée depuis et a à cœur aujourd’hui de la partager. C’est ce qu’il fait en ce moment avec les jeunes de d’Arsonval dans le cadre de la résidence “Ecritures de lumière”, initiée par le ministère de la Culture pour encourager le développement de pratiques artistiques en rapport avec la photographie en milieu scolaire.

groupe en marche place 14 juilletDe plus, à d’Arsonval, “ce projet a permis de rouvrir le labo photo argentique noir et blanc et de replacer cette pratique dans l’apprentissage des élèves”, se félicitent Fati et Denis Dufour, professeurs d’arts plastiques et d’histoire des arts au lycée.

Et pour apprendre, quoi de mieux que de prendre les infos à la source? “Je commence par ne pas photographier”, explique l’artiste, en citant le photographe canadien Jeff Wall. “Je fais un long et lent repérage au préalable et travaille beaucoup sur les notions d’à-côté et de quotidien.” A travers ces thèmes, ce sont des images puissantes que l’artiste cherche à créer en laissant émerger une poésie à fleur de cliché, avant même de chercher à construire un récit.

L'artiste“C’est un travail intéressant car grâce à ce thème de l’entre-deux, les élèves vont pouvoir rentrer en dialogue avec mon travail“, poursuit Francis Morandini. L’idée de la résidence qui aboutira à l’exposition au musée Labenche en septembre est bien de mettre les œuvres de l’artiste et les productions des élèves en articulation. Il ne s’agit donc pas pour les jeunes de chercher à imiter le travail de l’artiste mais de s’approprier la thématique. Tous l’ont bien compris. “L’entre-deux peut se traduire visuellement de multiples façons”, estiment Louise et Laurine. “Par le contraste entre la jeunesse et la vieillesse, la disparité des milieux sociaux ou encore des bâtiments en ruine.” Benjamin, qui aimerait en faire son métier, a choisi lui de travailler la tension entre le réel et l’irréel.

“Cette résidence conduit les élèves à porter un regard constructif et artistique sur Brive“, expliquent les enseignants. Un travail qui nécessite un lourd investissement personnel des jeunes car leur temps est compté. Ils ne disposent que de 6 semaines avec l’artiste. Enthousiasmés par le projet, pas un ne rechigne à la tâche.

sortir du bois“Travailler avec un artiste modifie le cadre du cours et crée une situation d’échange inédite entre les élèves, les professeurs et l’artiste“, ajoute Denis Dufour. De plus, c’est un projet in extenso qui est mis entre leurs mains: de la prise des clichés à leur développement en noir et blanc jusqu’au montage de l’exposition. Travailler en argentique et développer en négatif en un laps de temps très réduit: le pari est osé. Les élèves le savent, l’artiste et les enseignants également. Mais à vaincre sans péril…

Retrouvez les détails de cette résidence et l’avancée du projet d’exposition sur ce blog.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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