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Une Olympe de Gouges au-delà du féminin

En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous mettons en avant une pièce rendant hommage à l’une des pionnières du féminisme en France : Olympe de Gouges, j’ai dit. La pièce qui sera jouée les 25 et 26 mars prochain au théâtre des Gravroches, nous parle certes de la place de la femme, mais plus largement de liberté et du courage pour l’acquérir ou la défendre. Une pièce qui trouve d’autant plus écho dans la sombre actualité ukrainienne. Rencontre avec les trois comédiennes.

Trois femmes: Christine Berthou, Béatrice Duchanel, Chantal Gautheron, posées chacune sur leur plot, en train de renouer avec cette pièce qu’elles ont déjà portée il y a deux ans. “Nous avons eu le coup de foudre pour le texte, très dense, puissant. Ça a été un choc”, expliquent les trois comédiennes de la Cie les Cosettes. “C’est aussi la découverte du personnage et de son discours très moderne.” Suffisamment atemporel pour être au programme du bac et qui interpelle fortement les lycéens.

Trois femmes, donc, enfermées. Un huis clos, dans une même cellule (on ne vous dira rien du choix du décor traduisant cet enfermement pour ménager votre surprise). L’une personnifie la catin, l’autre la courtisane, la troisième la révolutionnaire. Tout semble les séparer et les isoler. L’une croit à la Révolution, l’autre en est revenue, la dernière survit par son corps. Et elles rêvent, elles revendiquent, elles voudraient refaire le monde… Mais il est trop tard: demain, elles seront exécutées. Comme cette Olympe dont la pièce porte le nom. Et s’il est indispensable de se poser la question de ce que nous avons fait de notre pouvoir d’influence, est-il par contre nécessaire de pouvoir entreprendre pour espérer?

Mais qui était cette Olympe de Gouge qu’elles vont finir par incarner toutes trois ? Une femme, en avant-garde de son temps, qui fut guillotinée en 1793, parce que justement elle défendait ses idées et dérangeait trop ces « messieurs de la Révolution » par son discours souvent polémiste. Elle est l’autrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de nombreux écrits et pamphlets en faveur des droits civils et politiques des femmes. C’est notamment l’une des premières à réclamer l’instauration du divorce. Elle s’est aussi engagée dans l’abolition de l’esclavage. Si elle est souvent prise pour emblème par les mouvements pour la libération des femmes, cette femme de lettres a impulsé tous les combats tendant à l’égalité parfaite entre hommes et femmes. Et elle a payé de sa vie son audace.

C’est cet esprit que l’on retrouve dans ce texte de Giancarlo Ciarapica. “Le texte est magnifique, les mots sont importants. Oui, on parle de la femme, mais ça ne concerne pas que la femme. On ne pourra avancer sur le sujet que si les deux parties s’inscrivent dans une vraie égalité“, répètent-elles.

La mise en scène d’Alexandre Josse est volontairement sobre pour donner sa pleine puissance au texte. “Les trois identités se rejoignent dans leur combat. Les trois sont toutes des Olympe de Gouges et j’espère que les hommes vont aussi s’y reconnaitre, sinon ce n’est pas qu’ils n’auront rien compris à la femme, ils n’auront rien compris à l’être humain”, commente le metteur en scène.

“Liberté, égalité, fraternité, on a fini par y croire”, récite une des comédiennes. “Lorsque je dis cette réplique, elle prend maintenant une ampleur particulière. Je pense à ce qui se passe en Ukraine et je suis submergée par l’émotion. On parle finalement toujours de la même chose, de la quête de liberté, pour qui que ce soit. Rien n’est acquis. La voilà, la réalité, rien n’a changé. Lorsqu’on est seul, on est peu de chose, c’est l’humanité qui peut nous sauver”, espère-t-elle. Deux représentations à ne pas manquer. La billetterie est ouverte.

Olympe de Gouges j’ai dit ! Vendredi 25 et samedi 26 mars à 20h au théâtre des Gavroches, 3 rue Julia Viallatoux à Brive (derrière d’Arsonval). Durée: 1 heure. Tarifs: 10 et 12 euros. Infos au 07.66.72.17.98 et sur theatredesgavroches.fr.

 

 

 

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch

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