Son nom: la maternité des Trois Provinces. Elle est née le 23 janvier dernier et c’est le fruit de l’union des deux maternités brivistes, du centre hospitalier et de la clinique Saint-Germain. Ses heureux concepteurs lui ont rendu hier après-midi une visite officielle, à l’hôpital, où se situe son plateau technique. Une coopération public-privé qui en préfigure d’autres.
Une semaine exactement après la naissance, ils se sont donnés rendez-vous autour du berceau. Présidents, directeurs, docteurs, représentants de l’ARS (Agence régionale de santé) et de l’État, tous se félicitent de l’heureux événement. Le maire Frédéric Soulier invoque “un enjeu de santé publique”, “une vraie réponse à la croissance du territoire”, tout autant qu’un signe fort pour son attractivité”.
“Deux maternités à quelques 200 mètres de distance… Le bon sens finit toujours par l’emporter”, salue le directeur de l’hôpital Vincent Delivet qui parle d’une maternité “atypique”, mariant public et privé sur un même plateau technique, pour aller “vers un service beaucoup plus performant en terme de qualité”.
Comme pour toute naissance, il aura fallu le temps de la gestation, une réflexion murement concertée entre les équipes des deux établissements afin d’harmoniser les pratiques tout en respectant les particularismes de chacun. “Mutualiser le meilleur“, déclare le docteur Muriel Cantaloube pour l’hôpital. “Il y a une entraide au sein des équipes. On se sent aussi chez nous”, lui répond son confrère le docteur Paul Cayol.
L’union a donc finit par faire la force. Grâce au regroupement, la nouvelle maternité pourra réaliser 1.500 naissances par an et offrir des conditions de prise en charge optimales, de la mère, de l’enfant et des accompagnants. “On passe un cap”, résume le directeur, pour qui cette nouvelle maternité repose sur trois piliers : “l’humanité de la prise en charge, le professionnalisme du suivi et la personnalisation des parcours bâtie autour du projet de naissance et du projet d’aide à la parentalité”.
Novateur à plus d’un titre, ce projet renforce le suivi et l’accompagnement des femmes enceintes. Il allie aussi sécurité et bien être. Avec notamment une première consultation plus en amont, la présence d’une garde avec en permanence au niveau du bloc, 2 sages-femmes et 2 auxiliaires de puériculture. Une salle nature vient compléter l’infrastructure classique du bloc obstétrical, le “peau à peau” est encouragé et la lactation accompagnée.
L’accompagnement est personnalisé à l’accouchement mais aussi à la parentalité avec des séances spécifiques de préparation à la naissance et un suivi si nécessaire du retour à domicile… Bref, la nouvelle identité se veut une maternité de recours sur le territoire, en travaillant en étroite collaboration avec les médecins et sages-femmes de la ville “L’objectif est d’offrir à chaque femme l’accouchement qu’elle souhaite, sous réserve des contraintes médicales”, insiste Vincent Delivet.
“Une histoire peu banale”, en convient Michel Laforcade, délégué régional de l’ARS Nouvelle Aquitaine qui souligne l’exemplarité de “ce type de coopération à un tel niveau d’intégration”.
Au delà de cette opération, l’hôpital a également conclu avec la clinique et sa gouvernance, la Mutualité française limousine, un accord qui aboutit à la création d’un Groupement de coopération sanitaire. De quoi assoir davantage cet ancrage territorial. Ce GCS des Trois Provinces va ainsi permettre de coordonner les stratégies et d’aller encore plus loin ensemble au service de la population “dans une logique de parcours de santé coordonnés”.
Et si une page s’est désormais tournée pour la clinique Saint-Germain, l’histoire continue à s’écrire, les espaces libérés par la maternité ouvrant de nouvelles perspectives d’offres de soins pour le territoire. Pour son directeur Jean Lagneau, il s’agit de renforcer l’activité chirurgicale, un des piliers de la clinique. Face à la baisse voire de généralistes, Saint-Germain souhaite ainsi renforcer les soins de premiers recours avec la construction d’une maison médicalisée qui pourrait accueillir à terme 3 à 4 médecins généralistes, libéraux ou salariés, fonctionnant avec et sans rendez-vous. Ce qui pourrait aussi contribuer à désengorger quelque peu les urgences vers qui se tournent les patients en mal de généralistes. Brive poursuit une vraie recomposition de l’offre de soins sur et pour son territoire.