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Une épicerie plus que jamais sociale et solidaire

L’action de l’épicerie sociale et solidaire de Brive est plus que jamais nécessaire durant cette crise sanitaire. La structure du boulevard Amiral Grivel continue de fonctionner grâce au personnel en insertion resté fortement mobilisé. Témoin de cette période difficile, elle a vu tripler les dossiers d’aide d’urgence pendant le confinement.

“Il était inconcevable de laisser les bénéficiaires sans ressources alimentaires. Nous sommes ouverts comme d’habitude depuis le début du confinement. Nous nous sommes recentrés sur notre mission principale. L’épicerie fonctionne, mais le reste a été suspendu: le salon de coiffure, les cours de français, les ateliers cuisine, esthétiques…”, explique le responsable Laurent Moreau, l’un des trois employés municipaux qui y travaillent. L’accès à ce magasin solidaire passe au préalable par la commission permanente du CCAS de la Ville de Brive. Car cette épicerie est un outil pédagogique permettant à des personnes en difficultés de financer un projet, en économisant sur le budget alimentaire. Ces bénéficiaires sont ainsi suivis sur 6 mois pouvant être renouvelés.

“Nous avons en file active 250 dossiers de suivi de projet ce qui représente 500 personnes. Elles paient environ 20% du prix du commerce et nous leur donnons un ticket mentionnant également le prix estimatif du marché réel. Chez nous, un caddie plein monte à 20 ou 30 euros. Les économies ainsi réalisées leur permettent de reprendre pied, de résoudre leur endettement, de financer un projet défini avec le travailleur social. Chaque personne bénéficie d’un montant maximum de dépenses mensuelles en fonction de la composition de sa famille. Nous avons une vraie utilité à les accompagner et une réelle satisfaction à les voir s’en sortir et sourire.”

Et il y a aussi les dépannages d’urgence, des demandes d’aide qui demandent d’agir dans l’instant mais qui passent aussi par la commission permanente. “Habituellement, nous en avons une trentaine. Avec le confinement, nous avons grimpé à 90 personnes. Ce sont des gens qui se retrouvent sans travail, il y a beaucoup de jeunes et des travailleurs précaires, des personnes retraitées aussi. La crise sanitaire a exacerbé les difficultés. Pour ces bénéficiaires, l’épicerie est totalement gratuite. Nous avons un gros rôle d’urgence à assurer mais qui ne se limite pas à fournir de quoi manger. Il y a aussi une écoute, un lien social à établir car il leur est difficile moralement de franchir le pas pour entrer à l’épicerie sociale.”

Si l’épicerie continue à fonctionner, elle peut le faire grâce à des personnes en insertion qui sont restées mobilisées face à l’adversité. “Nous sommes aussi chantier d’insertion et nous faisons travailler des personnes en CDDI, Contrat à durée déterminée d’insertion. Nous en avons 8, trois hommes et 5 femmes. Ce sont des personnes éloignées de l’emploi, ces contrats leur permettent de renouer avec des habitudes et un rythme professionnel en travaillant 24 heures par semaine, en alternant une semaine le matin, l’autre l’après-midi. Elles passent par tous les postes, approvisionnement, étiquetage, rayonnage, vente et entretien des locaux. Elles sont suivies par des assistantes sociales et ont également un projet. Une par exemple veut devenir aide-soignante et prépare le diplôme.”

Avec le confinement, l’effectif est réduit. “Certains sont des personnes à risque ou ont des enfants en bas âge et ne peuvent les faire garder. Nous tournons à 6 par roulement. Heureusement, nous avons eu aussi le renfort d’un collègue du service Enfance éducation qui avait déjà travaillé à l’épicerie. Les 7 que nous sommes devons nous démultiplier. Cette épisode a resserré l’équipe. Il y a une belle implication des personnes en insertion. Ils s’investissent davantage pour assurer le surcroit de tache dans une notion de service à l’autre.”

Evidement, comme ailleurs, les mesures barrières s’imposent: “Nous avons tous des masques et des gants. Il n’y a pas plus de 3 bénéficiaires dans l’épicerie et ils ne peuvent pas toucher les fruits et légumes, c’est nous qui les servons. Et nous avons du gel hydroalcoolique à disposition.” Quant à l’approvisionnement, il continue d’être assuré normalement. “Nous avons des produits en dates courtes mais pas seulement. Ce sont des denrées qui nous sont données par différents magasins de Brive qui peuvent ainsi défiscaliser. Nous en avons une dizaine en ramassage et nous complétons par des achats auprès de la Banque alimentaire, ça marche plutôt bien. Nous assurons le service.”

 

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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