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Une dernière victoire avant de raccrocher

François Lacassagne dans le White desert challenge. Photo Cyril Bussat

En s’engageant dans le White désert challenge, un nouveau raid en Egypte, François Lacassagne avait décidé que ce serait sa dernière compétition, avec l’objectif inavoué de terminer sur une victoire. “J’ai gagné grâce à une bonne gestion de course et à mon expérience.” Retour sur ce nouvel exploit et 16 ans passés à tracer à travers des paysages grandioses.

François Lacassagne dans le White desert challenge. 5 Photo Cyril Bussat

François Lacassagne dans le White desert challenge. 2 Photo Cyril BussatAvant son départ, il nous disait vouloir “rentrer dans les 5 premiers”.  Une façon de ne pas défier le sort. “Le but était vraiment de gagner pour finir victorieux sur une belle épreuve et je suis très fier de l’avoir fait”, avoue le coureur briviste. Quinze jours après son retour, les traits sont tirés, le corps accuse le contre-coup. “C’est pour ça que je veux arrêter. L’âge commence à se faire sentir. Je vais avoir 50 ans. J’en ai bien profité.”

François Lacassagne dans le White desert challenge. 3 Photo Cyril BussatDu White désert qui porte bien son nom, François garde encore dans le regard “des paysages extraordinaires”. Du blanc à perte de vue surmonté d’énormes meringues de calcaire, sculptées par les éléments. Une autre planète! “Le calcaire est tellement fin que j’avais l’impression de courir dans de la farine. C’était incroyable.” Sur les 6 jours de l’épreuve, le Briviste reconnait “s’être mis la pression”. “Dès le premier jour, j’ai vu qu’il y avait moyen de faire quelque chose. On était 3 ou 4 à pouvoir gagner.” Ce groupe de tête aura commandé la course les deux premiers jours. “A partir du 3e, ça s’est décanté. Le 4e, nous n’étions plus que 2 à pouvoir l’emporter et j’avais 3 minutes d’avance.”

François Lacassagne dans le White desert challenge. 6Photo Cyril Bussat

Alors, François n’a pas attendu que le concurrent allemand passe à l’attaque l’avant-dernier jour. “Je me sentais bien physiquement. Je suis parti d’emblée à un train soutenu. Même si c’était une étape très éprouvante, la plus courte, mais aussi la plus dure avec 23 km de sable et de passage de crêtes.”  Son rival a été scotché sur place dès les 300 premiers mètres, sans pouvoir rattraper l’écart. “J’ai pris 3 minutes de mieux. C’est ce qui m’a permis de gagner: la gestion de la course acquise avec l’expérience.” Bel exploit. Belle carrière aussi.

François Lacassagne dans le White desert challenge. 8 Photo Cyril BussatSon premier Marathon des sables remonte à 1998. Son souvenir le plus douloureux. “J’ai perdu tous mes ongles avec le frottement dans les chaussures.” Mais pas de quoi l’arrêter, il rempilera même sur l’épreuve. En 16 ans, il aura appris à dompter les déserts et sillonné la planète pour se confronter à ses océans de sable, de pierres, de vide, de silence. Il y a tracé sa légende, souvent en tête, remportant la Trans Oasis en Tunisie (2003), le Raid Touareg en Algérie (2006) ou encore l’Etoile d’Atacama sur les terres chiliennes (2011). Un avant-dernier rendez-vous qu’il qualifie de “plus grand souvenir”. “Courir à 4.000m d’altitude me paraissait hors du commun. Il a fallu que je change mon profil d’entraînement, en travaillant sur des séances plus longues, avec beaucoup de côtes et d’escaliers. Pour simuler l’effort en altitude, j’ai utilisé des subterfuges: j’ai couru avec des poids, avec le nez bouché pour réduire l’arrivée d’oxygène”, se rappelle-t-il. “Ça reste mon plus bel exploit.”

François Lacassagne. DR

Certes, en retraçant son parcours, le coureur se dit “privilégié”. C’est minimiser la contrepartie à verser en efforts et en souffrances comme sur le Raid des Dogons, en Afrique, où malade, il se sera pourtant accroché au-delà de ses forces et de sa santé, avant de laisser filer la victoire. François Lacassagne préfère retenir les bons moments. “Ce dernier raid était fabuleux, parce que les paysages étaient grandioses. Aussi, parce que c’était le dernier.” A l’aube de la cinquantaine, le Briviste préfère raccrocher des déserts. “Je continuerai à faire du trail dans la région. La course fait partie de moi, ça ne peut pas s’arrêter. Et puis j’ai un projet fou dont je ne veux pas encore parler.” Alors, vraiment fini le désert? “Non, j’y reviendrais, c’est sur, mais pas dans le même contexte. Peut-être un trek en famille…” En tous cas, bravo, François.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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