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Une "année charnière" pour le régiment briviste

Le lieutenant-colonel François Legendre

“2015 va être une année charnière” a expliqué hier soir le lieutenant-colonel François Legendre, commandant en second, lors de la traditionnelle cérémonie de voeux des Bisons. Pour faire face à l’intensification des menaces dans une période, malgré tout, de restrictions budgétaires, le 126e régiment briviste, rassuré par son maintien, devra en passer à l’image de toute l’armée de terre par un nouveau modèle d’organisation de la défense. L’année sera également marquée par la reprise des travaux au sein de la caserne Laporte.

 

pano 126 public

Les quelque 200 Bisons projetés en Centrafrique avec leur chef de corps devraient rentrer dans quelques jours. En l’absence du colonel Ponchin, c’est donc son second qui a officié hier soir pour la cérémonie de voeux à la société civile. Dès ce début d’année, le régiment a été sollicité pour contribuer à la sécurité sur le territoire après les événements tragiques qui ont provoqué le renforcement du Plan Vigipirate. “Environ 250 autres Bisons ont été déployés la semaine dernière à Paris et dans l’Ouest de la France et nous en déploierons d’autres pour relever cette première vague”, a expliqué le lieutenant-colonel François Legendre qui voit dans cette mission “un sentiment de fierté qui n’a d’égal que l’affection que les Parisiens portent actuellement, quotidiennement à nos soldats”.

2 Cie à Bangui. Photo 126.2014 a vu “un déploiement opérationnel particulièrement riche” puisque les Bisons ont été projetés sur 7 théâtres d’opération, au Tchad, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guyane, en Mauritanie, au Sénégal et en République Centre Africaine où ils auront aussi malheureusement déploré la perte de l’un des leurs, le caporal-chef Heiarii Moana atteint en opération d’une crise rare et foudroyante de paludisme. Les Brivistes devraient à nouveau être projetés fin 2015 début 2016: en Centrafrique pour une compagnie de combat, une partie de la compagnie de commandement et de logistique et l’état-major, à Djibouti à hauteur d’une compagnie.

Après l’annonce de son maintien, tout au moins à moyen terme, le régiment n’en devra pas moins continuer en 2015 d’appliquer la formule consacrée “faire mieux avec moins”, ce qui n’est pas sans soulever quelques inquiétudes dans les rangs.

“L’armée française bénéficie d’une réelle expertise à intervenir sur les théâtre d’opérations, notamment sur le continent africain”, a reconnu l’officier, “mais ces résultats sont fragiles et ne peuvent être obtenus qu’après un entraînement régulier et de qualité.” Or, si le 126, comme bien d’autres régiments, est assuré de ne pas manquer de moyens en opérations, “nous sommes en permanence à flux tendu en terme de véhicules et de matériels ici en métropole, pour notre entraînement au quotidien“.

Le conseil de défense qui s’est tenu hier après-midi aurait en partie entendu ces craintes en atténuant la baisse des effectifs. L’Elysée a en effet annoncé “réduire de 7500 les déflations d’effectifs prévues sur la période de 2015 à 2019, dont 1500 dès l’année 2015”. “Cela atténuerait la baisse initialement prévue d’environ 22%”, a estimé le lieutenant-colonel.

Passation de commandement aux PerrièresIl y a donc encore du changement dans l’air pour l’armée de terre puisque le nouveau modèle de défense aura fatalement des ricochets sur l’organisation et les régiments. Il s’articule autour de trois “piliers”: les forces spéciales (à même de mieux répondre à des adversaires furtifs comme le djihadisme), les forces conventionnelles (l’aéro-combat, l’aéro-mobilté, la recherche de renseignement tactique et la cyber défense, face à ces mêmes menaces) et la nécessité d’accroître la présence de l’armée de terre sur le territoire national, “ce que les derniers événements ne viennent pas démentir “.

Dans ce contexte, et après avoir vu peser le spectre d’une suppression, le régiment se réjouit de la reprise des travaux au sein de la caserne Laporte. 2015 devrait voir surgir le bâtiment Felin pour l’appareillage de l’infanterie moderne, l’infirmerie et la réhabilitation d’un premier bâtiment de compagnie. L’entrée du régiment devrait également être déplacée, avec un accès direct sur la place d’armes.

Des perspectives qui devraient donc rassurer sur la pérennité du 126 dans la ville avec laquelle la garnison entretient depuis 108 ans des liens étroits. “Au regard du montant des travaux qui vont être réalisés cette année, soit près de 10 millions d’euros auxquels il convient d’ajouter le montant de ceux qui vont être engagés en 2016, on peut raisonnablement être confiant”, espère le commandant en second. D’autant que le régiment bénéficie d’une “implantation géographique favorable puisqu’il est la seule unité militaire majeure présente dans un rayon de 200 kilomètres“. Un atout à l’heure où les politiques veulent éviter de créer des déserts militaires.

 

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Marie Christine MALSOUTE

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