Ce super train d’1,5km de long va entièrement renouveler la voie ferrée entre Brive et Saint-Pantaléon de Larche. L’opération est programmée jusqu’à fin mars dans le cadre de la modernisation de la ligne vers Bordeaux. Un réel enjeu.
Une usine n’est pas forcément un bâtiment en dur et peut prendre la forme d’un convoi de wagons. La preuve avec cet imposant train que la SNCF va utiliser pour renouveler la voie unique de chemin de fer entre Brive et Saint-Pantaléon de Larche. Ce train glouton équipé d’engins intervenant en simultané, va littéralement dévorer les anciens rails et ballast pour les remplacer en suivant par des neufs. Une véritable usine roulante qui mobilisera au plus fort du chantier jusqu’à 150 personnes par jour !
Le train usine en test à Brive
Ce n’est certes pas le premier train du genre que la société ferroviaire affrète, mais celui-ci sort tout juste de fabrication en Autriche et propose de nouvelles fonctionnalités qui vont être testées à Brive. Pour pouvoir mener sa batterie d’ajustements avant que le train usine ne parte renouveler des voies à plus grande vitesse (cette procédure est appelée le « déverminage » d’un train), la SNCF a dû au préalable aménager une plateforme logistique au plus près du chantier, à Brive Estavel, avec un centre d’études tout aussi imposant. Vous ne pouvez pas le manquer si vous empruntez l’avenue Jean-Jacques Rousseau : c’est cet immense ensemble de 3 étages constitué en préfabriqués. Cet aménagement préparatoire a nécessité à lui seul un million d’euros. Si l’on y ajoute le coût du chantier sur voie, l’ensemble de l’opération de modernisation s’élève à 6 millions d’euros, cofinancés par la SNCF Réseau et la Région. « C’est la première fois que ce train usine va intervenir en France et cette rénovation sera donc très suivie par tout le réseau national », confirme Emmanuel Pierru, directeur d’opération. « Ce nouveau train usine offre un meilleur rendement et de nouvelles performances. Il est capable par exemple d’amener les rails à une température de 25°C, ce qui va limiter les efforts dus à la dilatation lors de la pose. »
Long d’un 1,5km et composé de plusieurs engins, le train usine aussi appelé « suite rapide », fonctionne comme une chaine d’engins en quatre étapes : il dépose les rails et traverses existants, la voie est soulevée, l’ancien ballast est extrait et « filtré » afin de recycler les cailloux récupérables, les vieilles traverses sont remplacées par des neuves en béton et du nouveau ballast est déposé pour stabiliser la voie. « Cette dernière génération de train usine peut ainsi renouveler 1km de voie par jour, contre 200m avec des méthodes classiques. Normalement la voie est tout de suite opérationnelle en fin de journée et les trains peuvent y circuler, à 80km/h dans un premier temps contre 60km/h avec la précédente machine, et très vite à leur vitesse nominale. Mais ce ne sera pas le cas à Brive où nous devons mener des essais : la voie unique entre Brive et Saint-Pantaléon de Larche sera fermée pendant toute la durée des travaux. Un des deux passages à niveau de cette section, celui de la rue François-Rude vers le stade Gaëtan Devaud, sera fermé en fonction des nécessités du chantier, l’autre dans la ZAC Ouest durant tout le chantier. » Le train usine sera en action de début février jusqu’à fin mars. Pendant la fermeture de la section, des dessertes de substitution devraient assurer la liaison et la circulation sera rétablie le 8 avril.
Concrètement, le chantier sur voie se déroulera en journée et les tournées de contrôle de nuit, en limitant au maximum les nuisances. « Nous nous sommes engagés à respecter la réglementation en terme de prévention des nuisances et des risques environnementaux. Par ailleurs, tous les matériaux anciens tels que les traverses béton, le ballast, le rail, seront recyclés en matériaux de construction. »
“Mettre Bordeaux à 1 heure 15”
« Il fallait absolument renouveler cette portion. Sans cela, la vitesse des trains circulant entre Brive et Saint-Pantaléon de Larche aurait dû être abaissée à 40km/h », rappelle Emmanuel Pierru. Avec du même coup un temps de transport rallongé. « Sur cette liaison, nous avons également programmé pour 2020 des travaux d’urgence entre Brive et Périgueux afin de maintenir une vitesse moyenne de 115km/h. » L’objectif est évidemment de rapprocher la cité gaillarde de sa grande capitale régionale et de son réseau à plus grande vitesse. « Nous avons aussi déjà réalisé des travaux après Périgueux afin de pérenniser cette liaison. La Région nous a également demandé d’effectuer une étude préliminaire sur la ligne jusqu’à Périgueux », précise le directeur d’opération.
« Ces premiers investissements répondent à une nécessité mais sont aussi un enjeu pour relier Bordeaux en Train express régional en 1 heure 15 via Périgueux, commente le maire Frédéric Soulier. Ce projet est né de la coopération avec mon collègue Jacques Auzou, président du Grand Périgueux. Il a été présenté au président de Région Alain Rousset et je salue sa volonté par ces premiers investissements d’inscrire ce projet comme prioritaire. Pour moi, il est tout aussi vital pour l’attractivité de notre territoire de proposer une liaison ferroviaire rapide avec la capitale de la nouvelle région aquitaine que d’être relié avec Paris par l’avion ou par le train. Imaginons que demain, en 1 heure 15 de temps de déplacement (domicile-travail), cela ouvrira au territoire des perspectives de croissance économique nouvelle et aux populations des choix de modes de vie différents grâce à une offre de mobilité sûre et rapide. Travailler à Bordeaux et vivre à Brive, ou vice et versa par exemple changera tout. »
Chiffres clés
1h15 Brive Bordeaux ! Même à 115 km/h ça fait pas le compte ! On veut nous teletransporté ? On veut nous berner avant les municipales !
Permettez-moi d’être très sceptique sur cette annonce de Brive/Bordeaux en 1h15.!
Aujourd’hui de Brive, il faut environ 45mn pour se rendre à Perigueux et de Perigueux à Bordeaux il faut 1h15, soit 2heures pour parcourir le trajet Brive/Bordeaux..!!
Comment allez-vous faire pour gommer 45mn de transport ferroviaire entre ces 2 villes.!?
Petit problème de mathématiques :
6 millions d’euros pour rénover 5 km de voies et passer de 60 km/h à 80 km/h… Gain de temps sur le parcours : 1 min 40 s…
Soit un coût de 60 000 euros la seconde !!!