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“Un savoir-faire plus économique qu’écologique”

Les entrepreneurs participants, Thierry Farges, Josiane et Yves Bouillaguet, Philippe Peny. A leurs côtés, Evelyne Schmitt, chargée de communication de la CCI et Sophie Février, en charge de l'international à la CCI

Dix-huit entreprises du Limousin se sont rendues en Suède du 22 au 26 mars dans le cadre du programme régional d’actions à l’international. L’objet du voyage: découvrir l’éco-construction en Suède. Trois entrepreneurs participants évoquaient ce matin, à la CCI du pays de Brive, cette escapade nordique.

Sophie Février“On s’attendait à découvrir un savoir-faire écologique, on a découvert un savoir-faire économique.” En une phrase, Yves Bouillaguet, dirigeant des sociétés SCOB 19 (construction de l’enveloppe et des aménagements intérieurs pour les bâtiments techniques) et Ybou (études et assistance technique dans le domaine de la construction), a résumé la plus grande surprise du voyage: Non, les Suédois ne sont pas si “écolos” qu’il n’y parait! “Leur principal souci, c’est l’isolation des maisons. Ils ne sont pas très regardants sur les matériaux utilisés. Par exemple, une large place est laissée au polystyrène, un dérivé de produits pétroliers pas très écologique.”

Cette surprise passée, les participants au séjour ont su trouver des aspects exemplaires à la façon qu’ont les Suédois d’aborder la construction. “Les services d’urbanisme prennent le projet très amont, et les chantiers sont longuement préparés afin de diminuer le temps des travaux à l’extérieur”, a constaté l’architecte Philippe Peny du cabinet briviste Dhalluin-Peny. 

Devant des immeubles conçus pour permettre des économies d'énergie, des "tuyaux" de collectes des ordures et des vélos.

“Il est intéressant de découvrir que les Suédois ne font pas de grands projets exubérants et préfèrent faire progresser les logements de tous, souvent en rénovant l’existant.”

Yves Bouillaguet a été agréablement surpris lors de la découverte d’un éco-quartier de Stockholm: “On a vu un système de tri de déchets très élaboré, avec l’aspiration, à travers des tuyaux, des ordures des habitants. Ils partent en sous-sol pour alimenter un réseau de chaufferie. Une véritable usine à calories!“, s’enthousiasme-t-il. Son épouse et collaboratrice Josiane préfère souligner “la bonne gestion du social dans les entreprises, avec une large place accordée aux familles à travers la flexibilité des horaires, la répartition du congès parental ou les espaces communs spacieux et confortables au sein des entreprises, y compris les petites”.

Une visite de chantier. Les normes de sécurité et d'hygiène sont telles que les visiteurs sont en gilet et portent des lunettes, alors que le chantier est terminé!Quant à Thierry Farges, dirigeant de Terminal bois nord 19 (rabotage et traitement des bois résineux, fabrique de systèmes constructifs innovants), il vante l’état d’esprit des Suédois, qu’il connaît bien pour avoir un fournisseur sur place depuis une dizaine d’années: “Ce sont des partenaires fiables, des gens de parole. Par exemple, j’ai des contrats successifs de six mois avec mon fournisseur en Suède, ce qui est long sur le marché du bois dont les cours peuvent varier fortement d’une semaine sur l’autre.”

Lui a participé au voyage surtout pour se rendre au plus grand salon de la construction en Europe du Nord avec 770 exposants et 54.000 visiteurs de 44 pays. Un salon qui a fait pencher la balance de la destination à choisir vers la Suède, alors que les organisateurs avaient aussi la possibilité d’aller aux Pays-Bas, en Autriche, en Allemagne ou en Suisse. “Je n’ai rien découvert de franchement révolutionnaire sur ce salon, mais j’ai tout de même pris quelques contacts.”

Pour la collecte des déchetsDes contacts pris en Suède par certains participants, il y en a donc eu. “Les entrepreneurs feront peut-être des affaires avec la Suède”, explique Sophie Février de la CCI du pays de Brive, “mais ils en feront aussi à coup sûr entre eux, puisque ce voyage a permis à tous d’échanger sur leurs savoir-faire”.

Si les participants ont su apprécier la façon de faire des Suédois dans le domaine de l’éco-construction, difficile, pour l’heure, de transposer les schémas scandinaves en Corrèze, même si les services d’urbanisme des collectivités tendent de plus en plus à aller vers des logements ou bâtiments publics économes en énergie et construits avec des matériaux respectant l’environnement.

Pour permettre aux collectivités de découvrir la réalité d’un pays qui agit ainsi depuis de longues années, un voyage en Suède, dans deux villes du Sud du pays, est prévu du 13 au 15 juin. Au regard du nombre d’inscriptions déjà effectuées, une quarantaine, on peut affirmer que l’éco-construction intéresse grandement les collectivités de la région Limousin. Un territoire vert qui possède des atouts, par exemple la ressource bois, pour construire dans un esprit “développement durable”.

Les photos du voyage en Suède sont signées Cécile Chadeyron.

L'ensemble des participants

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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