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Un premier job dating dans les quartiers

Job dating à Tujac

Pour trouver un travail, la meilleure volonté du monde ne suffit pas: encore faut-il pouvoir rencontrer des employeurs pour les convaincre de sa motivation. C’est ce qu’ont pu faire hier soir une vingtaine de jeunes de Tujac. La mission locale a organisé dans leur quartier un job dating avec une quinzaine d’entreprises. La formule a déjà fait ses preuves en milieu rural, mais c’était une première dans les quartiers. Un nouveau job-dating sera organisé le 7 juin prochain aux Chapélies.

Brahim5 minutes au plus 7 pour convaincre un employeur qu’on est le candidat idéal pour un poste à pourvoir immédiatement ou dans un futur proche: il faut donc faire le maximum en un minimum de temps. Alors pour faire bonne impression, Brahim, bientôt 24 ans, a même mis une cravate rose et arbore un large sourire engageant. “Je suis heureux d’être là, mais un peu stressé”, avoue le jeune homme, “moins que les autres tout de même”, semble-t-il se rassurer. Brahim a un niveau BEP vente et cherche un travail depuis janvier. Pour lui comme pour les autres demandeurs, ce job dating est une occasion inespérée. “C’est une bonne démarche qui aide à trouver du travail. La Mission locale nous a bien préparé à l’entretien, ça m’a permis de rectifier des petites choses et de prendre conscience de mes points forts.” Pour l’heure, il attend l’appel de son nom pour rencontrer sa première entreprise: “Je n’ai pas préparé de discours stéréotypé, je préfère me laisser guider par mon intuition.”

FatmaMathieu, 18 ans, sort tout juste de son premier entretien. Il a quitté la scolarité après la seconde et vise une formation de vendeur spécialisé, “à moins que je trouve ce soir du travail”. Il doit encore voir 6 ou 7 entreprises: “C’est plus que je n’ai jamais pu rencontrer. C’est une vraie ouverture des portes.” Fatma sort d’un entretien “rayonnante”: “Je vais faire une formation en apprentissage dans la vente. Ça fait deux ans que je cherche du travail. Au moins je ne vais pas rester à attendre et j’aurais un diplôme à la fin.”

Le directeur de la mission locale Gilles Lespinasse (à droite), le sous-préfet Francis Soutric et son délégué pour la politique de la ville Gérard FrappyTous ces jeunes relèvent du CUCS (Contrat urbain de cohésion sociale) et sont suivis à la Mission locale par des conseillers quartier. “Beaucoup n’ont jamais pu décrocher un entretien. Ils envoient des CV toute la journée et on ne leur répond pas, ou une fois sur  10 ou sur 20. Ils ont de quoi être démotivé”, déplore le directeur de la Mission locale Gilles Lespinasse, visiblement très fiers de ses “poulains” et de leur “savoir-être”. “Le savoir-faire c’est bien, mais il faut aussi un bon maintien, un aspect ouvert… qui montrent l’envie de travailler avec la personne. Ils ont bien intégré cette attitude.”

Job dating à TujacIl y a là des entreprise du bâtiment,  du commerce, du transport, du nettoyage, de la logistique…  qui ont rencontré des candidats trois heures durant. “Notre objectif est de faire connaître les offres de proximité, car le problème des jeunes, c’est la mobilité, ils n’ont pas de véhicule”, cible Ahmed Menasri, président de la Mission locale. “De même que nous avons mis en relation des jeunes et des entreprises de zone rurale, nous appliquons ce principe aux jeunes des quartiers. Pour Tujac, nous avons pointé des entreprises de la zone Ouest. Pour le prochain job dating qui se tiendra aux Chapélies le 7 juin, nous allons travailler sur la rénovation urbaine en invitant des entreprises du BTP. Dans un deuxième temps, nous nous appuierons aussi sur la clause d’insertion des 5% d’embauche qui liera les sociétés travaillant dans le cadre de la rénovation ANRU.”  Une première dans les quartiers que sont venus soutenir Shamira Kasri, l’adjoint de quartier et le sous-préfet Francis Soutric.

Certes, comme pour tout job dating, l’embauche n’arrive pas immédiatement, il ne s’agit que d’un premier contact. l’opération s’est déjà soldée par quelques prises de rendez-vous pour faire plus amples connaissances et pourquoi pas…

vue sur les entretiens

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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